Justice : marié à 3 épouses, Mamadou Faye accusé de viol par une mineure

Au moment des faits, le viol n’avait pas encore été criminalisé. Mamadou Faye, qui a 3 épouses et est père de 7 enfants, est accusé d’abus sexuels et de détournement de mineure par sa petite amie âgée de 17 ans au moment des faits (2019).

Jugé en première instance, le prévenu a été condamné à 5 ans de prison ferme. Désapprouvant le verdict, il a interjeté appel. Devant la cour d’appel de Dakar hier, Mamadou Faye a réfuté les faits qui lui sont reprochés.

«J’aimais à la folie M. Diallo qui était ma copine. J’avais de bonnes intentions envers elle. Je projetais même de l’épouser, raison pour laquelle j’ai fait la connaissance de ses parents. Le jour des faits, elle est venue me rendre visite dans ma chambre. J’ai fouillé son portable et j’ai découvert qu’elle me trompait. Quand je l’ai interrogée, elle m’a confirmé que les messages provenaient de son copain. Je suis entré dans une colère noire, mais je ne l’ai pas violée. On n’a jamais entretenu de relations sexuelles », s’est-il défendu.

Seulement, le procureur général lui a rappelé qu’il avait reconnu à l’enquête avoir entretenu des relations sexuelles à plusieurs reprises avec sa petite amie, mais qu’ils n’avaient pas couché le jour des faits. Campant sur sa position, l’appelant soutient qu’il n’a jamais signé le procès verbal (PV) d’enquête.

Abondant dans le même sillage, l’avocat de la défense indique que le jugement n’a pas été bien motivé, car le juge d’instance a rendu sa décision en méconnaissant certains dossiers.

«La présumée victime M. Diallo qui disait qu’on l’avait violentée, giflée et violée a changé de version à la barre, en déclarant que son bourreau l’avait attirée dans la chambre, giflée et déshabillée.

«Il n’y a pas une réponse claire dans ce dossier concernant l’imputabilité des faits. Le doute profite au prévenu. Sur ce point précis, je sollicite d’infirmer le jugement entrepris et de relaxer mon client du chef de viol. Pour le détournement de mineure, les faits sont constants, car la fille avait 17 ans. Mon client était animé des bonnes intentions », affirme la robe noire qui demande l’infirmation du premier jugement.

Dans son réquisitoire, l’avocat général est revenu sur la mésaventure de la partie civile, M. Diallo. A la gendarmerie, souligne-t-il, le prévenu avait reconnu la conjoncture sexuelle.

«A la barre, la victime a soutenu que le prévenu n’a pas réussi à la pénétrer à cause de ses menstrues. Par contre, l’homme de l’art reconnaît des traces de blessures et confirme le viol», dit le représentant du parquet avant de trancher : «Cela est suffisant pour dire qu’elle a été giflée et violée.

La défense dit que le prévenu a tenté, mais il n’y est pas arrivé car la fille a vu ses menstrues. La tentative ne pouvait pas prospérer, car il y a un acte de pénétration matérialisé par le certificat médical».

Par conséquent, l’avocat général a requis la confirmation du premier jugement.

Délibéré le 10 février 2021.

L’As

Momar Diack SECK
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