Joal-Fadiouth : des pêcheurs veulent que leur tutelle soit plus à l’écoute de leurs problèmes

Des pêcheurs de la commune de Joal-Fadiouth, dans le département de Mbour (ouest), ont dit vendredi attendre du ministre des Pêches et de l’Economie maritime qu’il soit plus à l’écoute de leurs préoccupations.

’’Nous voulons d’un ministre de tutelle qui soit à notre écoute, parce que nous souffrons atrocement de la situation de la pêche. Nous restons six mois sans trouver les traces d’un seul groupe de petits pélagiques à cause de la concurrence déloyale des navires, surtout étrangers’’, a dit Ousmane Fall, un pêcheur de senne tournante.

Il s’exprimait lors d’une visite du ministre des Pêches et de l’Economie maritime au quai de pêche de Joal-Fadiouth, où un groupe de pêcheurs arborant des brassards rouges a manifesté vendredi, pour dénoncer la ’’mauvaise gestion’’ du secteur.

Selon lui, le moteur hors-bord, vendu à un peu plus d’un million de francs CFA, coûte maintenant entre 3,6 et 3,7 millions de francs CFA.

’’Aujourd’hui, à cause des licences octroyées à des bateaux battant pavillon étranger, nous ne pouvons plus accéder à la ressource halieutique qui s’éloigne de plus en plus. Nous sommes obligés d’aller jusqu’au large de la Gambie pour espérer trouver du poisson avec tout ce que cela comporte comme risques’’, a de son côté relevé Fallou Ndiaye, lui aussi un pêcheur.

Il juge ’’inquiétant » pour la pêche artisanale le nombre de bateaux présents dans les eaux sénégalaises.

Le ministre des Pêches et de l’Economie maritime évoque à propos un malentendu concernant une supposée présence d’industriels dans sa délégation.

’’Certains acteurs pensent que nous sommes venus avec des industriels, ce qui est une erreur. Et cela a fait qu’il y a eu des réactions par rapport à ce qui touche aux industriels et à leurs activités, notamment les bateaux en mer », a-t-il avancé.

Selon lui, les pratiques de ce type d’embarcations sont souvent dénoncées par les pêcheurs artisanaux. « (…) ils ont l’impression que la rareté de la ressource est de la responsabilité de ces bateaux-là’’, a-t-il estimé. Or, selon lui seuls 15% des débarquements proviennent de la pêche industrielle.

’’Nous sommes dans une phase de réorganisation de ce secteur, et je leur donnais juste un exemple : d’une année à une autre, si les licences de pêche ont eu à baisser de 33%, cela veut dire qu’il y a eu un effort de rationalisation, d’organisation et de mise en conformité avec nos textes qui est en train d’être fait », a-t-il indiqué.

Il a demandé aux pêcheurs de « juger le gouvernement par rapport aux actes qu’il pose ». « C’est très important (…), il faut voir les actes qui sont posés et ne pas rester dans la complainte initiale’’, a insisté Alioune Ndoye.

SN-APS

Dieyna SENE
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