Lors de sa visite à Kaolack, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Dr Cheikh Tidiane Dièye, avait promis des mesures idoines pour soulager les populations de Kaolack face aux inondations. Cependant, les victimes de ces inondations attendent toujours la réalisation de ces promesses.
À Médina Mbaba, les membres de l’Alliance pour la Défense des Intérêts de Kaolack (ADIK) ont dénoncé l’état de leur canal, devenu un réceptacle insalubre. À travers ce canal à ciel ouvert, les eaux pluviales et usées, dégageant une odeur nauséabonde, débordent et se déversent dans les maisons environnantes. Cette situation suscite une inquiétude permanente chez les populations riveraines, qui appellent l’État à réhabiliter ce canal.
«Nous ne cessons d’alerter l’État et les autorités municipales, mais personne n’a répondu à notre appel. Lors des inondations, le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement a écourté son voyage à Saint-Louis pour venir à Kaolack. Malheureusement, en venant à Kaolack, il n’est pas passé par Médina Mbaba et Passoire. Vous avez constaté avec nous que depuis le départ du ministre, malgré les engagements pris et les promesses annoncées, aucun changement n’a été noté à Kaolack, notamment dans ces deux quartiers, qui sont les plus touchés par les inondations. Ce sont les populations elles-mêmes qui évacuent les eaux de leurs maisons», a déploré Mouhamadou Moustapha Ndiaye, membre de l’ADIK, qui critique l’incompétence de l’équipe municipale.
«Les inondations à Kaolack ont mis en lumière les lacunes de l’équipe municipale en matière de gestion des eaux pluviales. Une mairie qui ne peut pas curer des canaux à ciel ouvert n’a pas sa raison d’être. Après les pluies, nous avons vu le préfet et quelques autorités faire le tour des quartiers pour témoigner leur sympathie et leur compassion aux populations. Mais nous n’avons vu ni le maire ni aucun de ses collaborateurs. Lorsqu’il a appris que le ministre allait venir à Kaolack, il s’est précipité pour le rencontrer. Dans sa déclaration, plusieurs contrevérités ont été notées. Il a dit qu’on avait acheté du matériel d’une valeur de 800 millions, mais où est ce matériel ? Combien de millions ont été budgétisés pour les inondations ? Ils attendent que les gens soient sous les eaux pour sortir ce matériel ou décaisser l’argent budgétisé pour régler la question des inondations. Mais dans quelle République sommes-nous ?», s’est-il interrogé.
Pour lui, «même si l’assainissement relève du domaine de l’État, la municipalité devrait principalement s’occuper du curage des canaux. Où sont passées les sommes importantes qui ont été budgétisées ? Le maire lui-même a reconnu qu’il n’a pas fait le curage parce qu’il a vu que l’État voulait faire des efforts supplémentaires en envoyant l’armée. Et s’il (Serigne Mboup) s’est dérobé de ses responsabilités, moi, je pense que c’est une faute extrêmement grave qui mérite l’intervention de l’État», a renchéri Thierno Birahim Tabane.
Pire, poursuit-il, «Serigne Mboup n’a pas notre temps, et ceux à qui il a délégué ces pouvoirs ont atteint leur limite, n’ont aucune compétence et n’ont aucun respect pour personne. S’ils ne l’ont pas pour nous, nous ne l’avons pas pour eux. Ils passent tout leur temps à faire du ‘taff yeungueul’ (rafistolage), raconter des contrevérités et insulter des honnêtes citoyens. Face à cette situation déplorable, toutes les populations concernées par les inondations, de Médina Mbaba aux Parcelles Assainies, de Khakhoum aux Abattoirs Ndangane, se constituent en collectif sous l’encadrement de l’ADIK pour que cette question des inondations soit réglée de manière définitive»
Avec Vox Populi