Scène Surréaliste à Bambilor : Des familles prennent d’assaut les logements de la Cité Marieme Faye

Une fausse information prétendument émanant de la présidence de la République a failli provoquer une catastrophe à la cité Marieme Faye Sall de Bambilor. Des centaines de familles en provenance des cités Namora, Socabeg, et Tawfekh ont envahi les logements de la Cité Marieme Faye Sall, située entre Beye, Dene Biram Gueye et Keur Sibiri.

Ces familles, interrogées sur leur présence, ont affirmé que « c’est le président de la République Bassirou Diomaye qui a annoncé que toute famille sans toit avait le droit d’occuper les cités du programme des 100 000 logements. » Des dizaines de cars Ndiaga Ndiaye ont transporté ces familles, qui ont ensuite occupé les 160 maisons disponibles sur le site.

Témoignages des familles

Amina Ndao, mère de famille entourée de ses jeunes enfants, a déclaré : « Je viens de la cité Tawfekh. Depuis 6 ans, je suis en location. Payer le loyer est devenu trop difficile pour mon mari et moi. Nous avons des arriérés de loyers et notre bailleur ne veut plus nous garder. Il nous a donné un délai pour quitter les lieux. Voici les papiers remis par l’huissier, » a-t-elle affirmé en montrant un document. Selon elle, sa famille est sur place depuis dimanche soir.

Dégradations et occupations illégales

Sans eau ni électricité, coupée de tout, cette famille squatte une maison à l’entrée de la cité. « La nuit dernière, nous avons mal dormi. Il faisait chaud et les moustiques nous ont empêchés de fermer l’œil. Mais le pire, c’est que des individus, alertés par notre présence, sont venus nous intimider. La nouvelle s’est rapidement répandue et chacun voulait une maison. Certains en ont profité pour arracher des portes et des fenêtres et les transporter sur des charrettes. C’était vraiment difficile. J’ai même dû accepter de partager ma maison avec une autre famille arrivée très tard, car toutes les maisons étaient occupées. Nous voulons juste un toit comme toute famille respectable et espérons que le chef de l’État nous laissera ces logements. Nous sommes prêts à payer progressivement comme pour les logements HLM, » a ajouté Amina Ndao.

Témoignages des vigiles

Ngor Faye (nom d’emprunt), vigile à la cité Marieme Faye Sall, a lancé l’alerte après « l’invasion » de ces centaines de familles. « C’était dimanche. La cité était calme comme d’habitude. Vers 11 heures, mes collègues et moi, au nombre de cinq, avons aperçu des cars venir vers nous. Nous pensions qu’il s’agissait de visiteurs. Mais grande fut notre surprise lorsque des centaines de personnes sont descendues de ces véhicules et se sont précipitées vers l’entrée de la cité. Elles ont tout bousculé sur leur passage. Dépassés par la situation, nous avons dû regarder ces gens s’approprier les maisons, défoncer les portes et s’installer. Des bagarres ont éclaté, il y avait même des enfants. La situation était incontrôlable. Nous avons appelé le promoteur de la cité qui nous a demandé d’attendre jusqu’à aujourd’hui pour régler la situation. Mais ces familles ont passé la nuit et d’autres continuent d’arriver car l’information circule toujours, » a-t-il déclaré.

Intervention des autorités

La situation a failli dégénérer lorsque d’autres familles ont afflué lundi matin à la recherche de la fameuse maison « promise » par le Chef de l’État Bassirou Diomaye Faye, lors de son face-à-face avec la presse ce week-end. Avec leurs enfants sur le dos, Mami Ndiaye et sa belle-sœur ont visité plusieurs cités avant d’arriver à la cité Marieme Faye Sall. « Nous sommes allées à la Cité CDC, mais les gardiens nous ont refusé l’accès. Nous venons de la cité Socabeg pour trouver un logement comme les autres familles. Si c’est possible, on reste. Sinon, nous rentrons et continuerons nos recherches demain. Peut-être que, comme certains occupants des logements du Plan Jaxaay, nous trouverons une maison, » a déclaré Mami Ndiaye. Elle a précisé que l’information lui avait été envoyée par une voisine déjà installée avec sa famille.

Les arrivées ont continué toute la journée de lundi. La cité était pleine à l’arrivée du promoteur, mais les occupants ont refusé de partir. L’intervention de la gendarmerie, du maire de Bambilor, et du préfet du département de Rufisque a été nécessaire pour gérer la situation. Sur demande des autorités, les familles ont finalement accepté de quitter les lieux en attendant de faire la lumière sur cette affaire. Aucune preuve audio ou vidéo de cette « fausse information » n’a été présentée au Préfet.

Avec Vox Populi

Michel DIEYE

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