Infrastructures Ferroviaires : Mamadou Diop «Castro» plaide pour la réhabilitation du chemin de fer et la relance des activités

Disparu de la scène médiatico-syndical depuis des années, Mamadou Diop «Castro», un vétéran du syndicalisme, a re­fait surface à Thiès, le week-end passé, à l’occasion du congrès ordinaire du Syndi­cat Autonome des Travailleurs du Rail (Satrail). Lors de cette rencontre qui a regroupé tous les acteurs du chemin de fer, l’ancien Secrétaire général de l’UDEN (Union démocratique des enseignants et enseignantes du Sénégal) a fait un plaidoyer pour la réhabilitation du chemin de fer du Sénégal.

«Comme les lamantins vont boire à la source, je suis revenu dans la capitale du rail. (…) Je vous transmets les salutations fraternelles et militantes de mon camarade Mademba Sock em­pêché. Je vous remercie d’avoir pensé à moi», a confié Castro, à l’entame de ses propos à Thiès. Localité qui représente, selon lui, une entité très importante dans la vie des syndicalistes.

«De 1947 à l’adoption du Code des travailleurs d’Outre-mer jusqu’à ce jour, le mouvement syndical est un maillon indispensable dans la conquête d’autonomie, dans la conquête de l’indépendance pour la transformation qualitative de notre société. Plusieurs fois, dans le secret de la force accompagnée par les sifflements du train, nous avons combattu la privatisation du chemin de fer. Nous avions dit qu’il y a des secteurs stratégiques pour le développement économique qui ne doivent pas être privatisés», a rappelé Ma­madou Diop Castro.

Selon lui, «les transports, surtout les rails, ne doivent pas être privatisés. Nous l’avions dit au moment où les repreneurs démantelaient la compagnie au lieu de les renforcer. Ils étaient en train de les démanteler pour la recherche effrénée du gain. Nous avions dit que l’Etat devait reprendre sa place pour que le rail ne meure pas», se rappelle avec regret le vieux syndicaliste.

Pour étayer ses propos, il cite l’Amérique comme exemple. «Nous qui avons la chance de voyager en Amérique, nous avons appris comment ils ont développé les rails. Le rail est partout. Le chemin de fer est un outil de développement, de transformations d’ordre social. Ici, ils nous ont fait ramer à contre-courant de l’histoire. Ils ont démantelé les rails. Ils ont mis notre pays à genoux. Il faut rassembler tous les gens autour de l’essentiel», ajoute Castro.

Revenant sur le thème qui porte sur «les syndicats face à la reprise des chemins de fer», il a relevé qu’il faut une union des forces pour relever des défis. «Il faut le faire dans l’unité la plus absolue. Il faut anticiper sur la réhabilitation des rails et faire des propositions. Il faut anticiper sur la réflexion. Vous avez commencé à le faire en anticipant sur l’organisation. Il faut construire un instrument qui va vous permettre de compter au moment des négociations, des discussions du projet de réhabilitation pour la transformation et la pérennisation du rail», affirme l’ancien secrétaire général de l’UDEN.

S’adressant directement au nouveau bureau de SATRAIL dirigé par Mbéne Séne, il lui a indiqué la voie à suivre. «Votre rôle est prépondérant. A dé­faut de l’unité organique, il faut la solidarité syndicale. Il faut une lutte. Rien ne sera offert aux travailleurs sur un plateau d’argent. Il faut s’engager. Il faut être déterminé. Il faut avoir des propositions. Nous avons affirmé l’identité et la personnalité du mouvement syndical autonome dans ce pays et le mouvement autonome doit continuer à marquer de son empreinte le développement économique et social de notre pays. Plus vous êtes forts, mieux ce sera pour le pays et pour l’Afrique», lui a-t-il dit.

«Le rail ce n’est pas seulement le Sénégal, c’est la sous-région. C’est l’Afrique. Cela veut dire que vous êtes un maillon important pour faire ensemble le Dakar-Niger. Mais, il faut aller au-delà. Parce que dans la conception de l’unité africaine, le rail doit quitter Dakar jusqu’à l’Est. Ce n’est pas une mince affaire. C’est un projet continu et il s’agit d’y faire face. C’est le message de celui qui a toujours accompagné le SATRAIL pour égrainer le chapelet des revendications pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs du chemin de fer», a-t-il signalé devant le maire de la ville de Thiès et le ministre de l’Artisanat qui étaient venus prendre part à cette rencontre.

Vox populi

Mamadou Nancy Fall
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