Grève des contrôleurs aériens : L’Asecna en zone de turbulences

L’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar pourrait traverser prochainement une zone de fortes turbulences. En cause, une grève de deux jours des contrôleurs aériens qui démarre ce jeudi et qui risque de mettre en péril la sécurité des vols dans les 16 millions de km2 d’espace aérien qui couvre les 18 pays membres de l’Asecna.

L’Asecna est partie pour traverser une zone de fortes turbulences. En effet, l’Union des syndicats des contrôleurs aériens a déposé hier, un préavis de grève qui prend effet à partir de ce jeudi jusqu’au samedi.

Un mouvement d’humeur de deux jours qui sera suivi d’une seconde pour une durée indéterminée. Ceci, jusqu’à la satisfaction totale des revendications des contrôleurs aériens.

Selon eux, «cet appel à la grève est motivé par la démarche abusive, arrogante et menaçante de la direction générale qui se refuse à tout dialogue avec l’Usycaa. En effet, l’Union — légalement constituée et enregistrée à Abidjan en Côte d’Ivoire et fort de près de 700 membres — a jusqu’ici adressé, à plusieurs reprises, un chapelet de revendications, qui sont restées lettre morte.

Ces revendications (au nombre de 19) sont essentiellement relatives au renforcement des capacités opérationnelles, à l’épanouissement professionnel et au plan de carrière du contrôleur aérien de l’ASECNA».

A les en croire, il s’agit là de «trois piliers essentiels qui continuent dangereusement de s’effriter depuis la prise de fonction du directeur général, Mohamed Moussa en 2017, menaçant au passage la sécurité aérienne dans le ciel africain.»

Parlant des motifs d’une telle grève, ils indexent la « suppression des stages en facteurs humains, discontinuité des cours d’anglais et commissions mixtes de qualifications des ATCOs, aggravation du sous-effectif dans les centres, refus d’arrimage de la prime de licence prenant compte des responsabilités induites par les nouveaux moyens de contrôle (guidage radar), plan de carrière figé.»

16 millions de km2 d’espace aériens concernés par la grève

Poursuivant, ils laissent entendre que «les faits exposés persistent et s’accentuent. Les contrôleurs aériens de l’Asecna ont voulu croire à la possibilité d’avoir enfin un dialogue constructif et à une normalisation des conditions de travail dans le cadre de la dernière réunion (Douala, décembre 2021) de l’Organe communautaire de Concertation et de Négociation (OCCN).»

Malheureusement, dénoncent les contrôleurs aériens, «cela s’est avéré être à nouveau un marché de dupe. D’où la non-signature par eux du contrat d’entreprise 2022-2024.» Ils rappellent qu’«au pic de la crise sanitaire, les contrôleurs aériens de l’Asecna ont consenti d’énormes efforts, acceptant le gel des primes régaliennes et la suppression de certains acquis.

Maintenant que le contexte donne à voir un regain d’activité avec la levée des restrictions de voyage, il est hors de question que l’Usycaa se rende complice d’agissements qui ont occasionné une forte démotivation au sein des contrôleurs aériens, mettant désormais en péril la sécurité des vols dans les 16 millions de km2 d’espace aérien couvrant les 18 pays membres de l’Asecna.»

Pour eux, «face au mépris de la direction générale, considérant la pétition signée à 85 % par l’ensemble des contrôleurs, devant l’urgence de préserver la sécurité des vols dans ce climat étouffant et anxiogène, l’Usycaa n’a d’autre choix que d’appeler à une cessation du travail, tout en restant disponible pour l’ouverture immédiate de négociations dans le respect des organisations syndicales et de ses propres prérogatives.»

Pour rappel, l’Usycca est une organisation syndicale apolitique à but non lucratif, créé le 25 octobre 2018 lors du Congrès constitutif tenu à la Bourse du travail de Treichville à Abidjan en Côte d’Ivoire

Le Vrai Journal

Dieyna SENE
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