FMI-Sénégal : un décaissement 214,86 millions de dollars américains accordé après la première revue de facilité élargie de crédit

Le Conseil d’administration du FMI achève la première revue des arrangements au titre de la facilité élargie de crédit, de la facilité élargie de crédit et de la facilité pour la résilience et la durabilité en faveur du Sénégal

Le Conseil d’administration du FMI a achevé hier mercredi  la première revue du programme économique des autorités sénégalaises dans le cadre des accords du FEP, de la FEC et du FSR. Cet achèvement des revues permet le déblocage immédiat au Sénégal d’environ 214,86 millions de dollars américains (161,82 millions de DTS) au titre du FEC/EFF combinés et d’environ 64,45 millions de dollars américains (48,54 millions de DTS) au titre du FSR.

Selon le FMI, l’économie sénégalaise continue de faire face à des difficultés alors qu’elle se remet de la pandémie de COVID-19. Le pays est confronté à de multiples chocs, parmi lesquels : (i) l’arrêt de l’accord d’exportation de céréales entre la Russie et l’Ukraine ; ii) l’imposition récente de restrictions sur les exportations de riz par l’Inde ; (iii) l’appréciation des États-Unis . dollar; (iv) des conditions financières régionales et mondiales de plus en plus strictes ; et (v) l’instabilité dans certains pays voisins.

La performance au titre de la FEC/EFF/RSF a été satisfaisante. Tous les critères de réalisation quantitatifs et objectifs indicatifs, sauf un pour fin juin 2023 au titre de la FEC/FEP, ont été respectés. Quatre des six repères structurels prévus pour la première revue du programme FEP/FEC ont été mis en œuvre, tandis que les deux autres ont été mis en œuvre avec un léger retard. Les autorités avancent également des réformes visant à améliorer la gouvernance des fonds publics, à accroître la transparence et à renforcer leur cadre de lutte contre la corruption. La mise en œuvre des réformes dans le cadre du FSR progresse comme prévu, soutenant les efforts du Sénégal visant à renforcer la résilience au changement climatique.

Le communiqué reç rajoute que la loi de finances 2024 approuvée par l’Assemblée nationale s’aligne sur l’objectif convenu de déficit de 3,9 % du PIB, qui sous-tend les engagements politiques visant à soutenir la consolidation budgétaire et la viabilité de la dette. L’orientation budgétaire inscrite dans la loi budgétaire reflète une augmentation constante des recettes fiscales jusqu’à 20 % du PIB d’ici 2025, et une suppression progressive des subventions énergétiques non ciblées avec un engagement de les limiter à 1 % du PIB en 2024.

Les perspectives de croissance à moyen terme semblent plus favorables, la production pétrolière et gazière devant démarrer à la mi-2024, à condition que des politiques appropriées soient mises en œuvre. Toutefois, ces perspectives restent sujettes à l’incertitude et les risques sont orientés à la baisse. Il s’agit notamment de la possibilité d’une guerre prolongée en Ukraine, d’une exacerbation du conflit au Moyen-Orient, d’une hausse des prix des matières premières et d’un resserrement des conditions financières. Une instabilité politique accrue et une polarisation politique accrue à l’approche de l’élection présidentielle pourraient mettre encore plus à rude épreuve l’économie. Le Sénégal reste vulnérable aux impacts du changement climatique.

À l’issue des débats du Conseil d’administration, M. Kenji Okamura, Directeur général adjoint et Président par intérim, a fait la déclaration suivante :

« Malgré de multiples chocs, le Sénégal a enregistré des performances satisfaisantes dans le cadre des accords FEC/EFF et RSF. Cependant, la matérialisation de certains risques à la baisse initialement identifiés lors de la demande du programme a conduit à une révision à la baisse de la croissance à court terme et à une révision à la hausse de l’inflation à court terme.

« La maîtrise de la vulnérabilité croissante de la dette et l’établissement d’une trajectoire descendante pour la dette publique dépendent de la mise en œuvre réussie d’une stratégie de consolidation budgétaire visant un déficit budgétaire de 3 % du PIB d’ici 2025. Accélérer la stratégie de recettes à moyen terme pour renforcer les recettes la mobilisation, notamment à travers la réduction des dépenses fiscales et l’élargissement de l’assiette fiscale, est essentielle. Du côté des dépenses, une priorité est l’élimination progressive des subventions énergétiques non ciblées, accompagnée de mesures visant à redéfinir les priorités des dépenses tout en protégeant les plus vulnérables. Le renforcement du cadre institutionnel de fixation des prix de l’énergie est tout aussi crucial. Une gestion prudente de la dette publique et la limitation de la capacité d’emprunt des entités du secteur public, au-delà du gouvernement central, sont essentielles pour atténuer les risques pesant sur la viabilité de la dette.

« Des progrès significatifs ont été réalisés dans la mise en œuvre des réformes structurelles. Il est impératif de maintenir la dynamique de ces réformes, qui englobent le renforcement de la gouvernance, l’amélioration de la transparence, l’amélioration de l’environnement des affaires et la résolution des faiblesses du secteur financier afin de favoriser une croissance plus inclusive et tirée par le secteur privé. Il convient d’accorder une attention urgente à la correction des déficiences du cadre de LBC/FT afin de minimiser les risques pour le secteur financier et de faciliter la sortie de la liste grise du GAFI.

« Les performances dans le cadre de l’accord RSF ont été satisfaisantes. Les autorités devraient maintenir la dynamique des réformes et continuer à renforcer les politiques d’atténuation et d’adaptation au changement climatique, ce qui est essentiel pour catalyser de nouveaux investissements de la part des donateurs et du secteur privé.

En conclusion :

Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé la première revue des arrangements au titre de la facilité élargie de financement (FEP), de la facilité élargie de crédit (FEC) et de la facilité pour la résilience et la durabilité (FSR) pour le Sénégal, offrant ainsi au pays un accès à 210,36 millions de DTS (environ 279,31 millions de dollars EU).

L’économie sénégalaise continue de faire face à des vents contraires. Certains des risques à la baisse identifiés au moment de la demande du programme se matérialisent, entraînant une révision à la baisse de la croissance et une hausse de l’inflation prévue pour 2023/24. Les risques à court terme restent orientés à la baisse, mais les perspectives à moyen terme restent favorables avec des politiques appropriées et le démarrage de la production d’hydrocarbures.

Les autorités mettent en œuvre les réformes structurelles convenues dans le cadre du programme, notamment des mesures visant à renforcer l’administration des recettes et la gestion des finances publiques, à renforcer la gouvernance et à améliorer les cadres de lutte contre la corruption. Les réformes convenues dans le cadre du FSR sont mises en œuvre régulièrement.

Momar Diack SECK
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