Ecologistes de Casamance, du Fouta et de la Mauritanie ensemble contre l’avancée du désert

Pour apporter une contribution significative à la régénération et à la préservation des écosystèmes de la vallée du Sénégal, le Réseau pour l’Emergence et le Développement des Ecovillages au Sahel (REDES) s’est engagé dans la mise en œuvre d’un programme de grande envergure, centré autour de la réalisation de pépinières arboricoles et de vergers communautaires, de l’organisation de campagnes de reboisement et d’ateliers de formation en pratiques écovillageoises. Le REDES, en partenariat étroit et fécond avec les municipalités de Dar El Barka et de Gamadji Saré et les associations communautaires riveraines du fleuve Sénégal, travaille activement à la création d’un pôle transfrontalier d’écovillages, dont l’objectif est de réunir, à terme, une centaine de villages mauritaniens et sénégalais.

Dans le cadre de ses initiatives pour une région sahélienne verte et prospère, le REDES a, entre autres activités et réalisations, produit, ces douze derniers mois, plus de 200 000 plants grâce au concours technique et matériel de son partenaire, Trees for Future. Cette production d’arbres fruitiers, d’ombrage et de brise-vent a été plantée dans des vergers communautaires, familiaux ou privés mais également dans des établissements scolaires des communes de Ndioum, Gamadji Saré, Guédé village et de Guédé Chantier.

La production de ces milliers de plants a été possible grâce au précieux concours des associations écologistes de Casamance qui, dans un  remarquable élan de solidarité et de partage, soutiennent le projet du REDES en offrant d’importantes quantités de graines de citronniers et d’acajous. La Plateforme Environnementale en Casamance et Casamance Horizons, s’activent dans la préservation de l’environnement et la promotion du tourisme solidaire à Nianfrang, Bignona, Kafountine et Abéné. Ces deux associations, dont les présidents respectifs sont Ousmane Sané et Lamine Sadio, soutiennent, en effet, les efforts de reboisement en cours dans la vallée du Sénégal en mettant gracieusement à la disposition du REDES des ressources semencières arboricoles, pratiquement introuvables dans le nord. Une livraison de graines de lenké (bois rose très rare et prisé) et de madd (kaba) est attendue dans les prochains jours.

Les partenaires mauritaniens du REDES, de leur côté, jouent aussi pleinement leur partition dans la réussite des efforts communautaires et transfrontaliers de régénération des écosystèmes de la vallée. Loboudou, écovillage pionnier du Sahel qui, sous l’impulsion d’Aly Ly, chef de village et président de l’Association de Développement Communautaire (ADC) Salayel, a réussi à briser le cercle vicieux de dégradation environnementale et de l’appauvrissement socio-économique en recréant une forêt naturelle dense autour de son village. Une vue aérienne montre une magnifique verdure de 18 hectares, entourée d’arbustes rabougris et de dunes de sable, mettant ainsi en exergue, l’inspirante réussite communautaire mais également l’immensité des tâches à accomplir.

L’écovillage de Loboudou dont les initiatives de régénération environnementale remontent au milieu des années 1990, constitue aujourd’hui une grande source d’inspiration pour les autres villages des communes de Darel Barka et du département de Podor. Forts de leur réussite communautaire et de leur engagement sans faille dans la mise en œuvre du pôle transfrontalier d’écovillages, les acteurs de Loboudou et de DarelBarka continuent de jouer un rôle moteur dans la fédération des esprits et des énergies, dans le partage des expériences de part et d’autre de la frontière. Des ateliers de formation en conception des écovillages, de vulgarisation des pratiques écologiques et des rencontres intercommunautaires se tiennent régulièrement à Loboudou et à Lahel pour renforcer la coopération à la base en vue de gagner le combat pour la revitalisation des écosystèmes, pour favoriser le retour durable de l’abondance et de la paix dans le Sahel.

Cette solidarité exemplaire à plus d’un titre, entre d’une part, associations communautaires écologistes du sud et du nord du Sénégal, et, entre Sénégalais et Mauritaniens d’autre part, est à magnifier car, de cette belle symphonie agissante germera un avenir plus vert et radieux.

Dr Ousmane Aly Pame,

Président du REDES (www.redes-ecovillages.org)

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