Dr Yaya Baldé, directeur régional de sante de Kolda sur le VIH : «Si rien n’est fait, nos performances peuvent s’effondrer comme un château de cartes»

Le Sida est encore plus que présent dans nos murs. Cela est ressorti des propos des autorités sanitaires, à Kolda. Si au niveau national, la prévalence est de l’ordre de 0,3%, à Kolda, région frontalière avec la Gambie et les deux Guinées, elle est de 1,7%, a annoncé hier, Dr Yaya Baldé, le Directeur régional de santé de Kolda.

Pour ce dernier, «la population générale pense que le Sida, c’est une maladie ancienne qui n’est plus là. Parce que, quand on ne communique pas, ceux qui ne sont pas sur les réseaux sociaux ne connaissent pas la réalité des chiffres. Ils ne savent pas qu’une des régions comme Kolda, aujourd’hui, a le plus lourd fardeau de cette maladie». D’où la nécessité pour lui de voir l’implication des populations, dans cette lutte contre le Vih Sida.

«Sans l’adhésion des populations, aucune bataille ne sera gagnée dans le cadre du VIH. Les actions de soins que nous menons, ne pourront avoir de succès que lorsque la population va adhérer», a dit Dr Yaya Baldé.

Ce dernier qui avait reçu la visite d’une caravane de presse pour «faire le point sur la lutte contre le VIH» à Kolda, a souligné la nécessité de «voir comment repositionner ce volet de sensibilisation». Mais surtout, «avoir l’adhésion des collectivités territoriales. Il faut qu’elles s’impliquent davantage dans ce combat. Ce n’est plus une affaire de partenaire ou de l’État. Il faut que localement, qu’il y ait des engagements. Ces engagements-là aussi, il faut les sensibiliser. Il faut qu’ils connaissent les chiffres. Il faut qu’ils sachent comment les choses évoluent. Pour qu’eux-mêmes comprennent la gravité», a-t-il dit.

Selon lui, «si rien n’est fait, donc les résultats, les performances que nous avons, peuvent s’effondrer comme un château de cartes. Ça veut dire que ce n’est pas un acquis définitif. L’acquis n’est pas définitif».

Donc, dit-il, «ce sont les efforts que nous avons menés qui sont les gages du succès. Et le pays est attendu à des rendez-vous importants. C’est vrai qu’aujourd’hui, nous sommes quand même un pays cité parmi les pays performants. Mais, il faudrait éviter de dormir sur ses lauriers. Nous, nous savons qu’on a encore nos goulots d’étranglement. Il faut que, de façon tout à fait objective, nous les identifions et que nous fassions l’effort nécessaire».

Source Vox Populi

Oumou Khaïry NDIAYE
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