Vox Populi-Bassirou Diomaye Faye a été arrêté hier soir, devant les locaux de la Direction générale des Impôts et des Domaines, à Dakar (DGID) sis au Bloc fiscal, rue Vincens X Thiong. Il sonnait en effet, 22 h 18 minutes, lorsque le sieur Faye, inspecteur des Impôts et des Domaines était interpellé alors qu’il venait à peine de finir d’arpenter les escaliers situés à la sortie du bâtiment.
En effet, c’est d’abord par des salutations par-ci par-là. Puis, un individu élancé, un agent de police en civil, s’est approché de lui pour demander à lui parler. Venu vers le groupe de soutien du sieur Faye, il a agi avec tact. Sous un ton taquin, il a demandé si Bassirou Diomaye Faye avait des gardes du corps, faisant un peu rire le groupe qui entourait le Secrétaire général du parti Pastef. Il en a alors profité pour demander à parler à sa cible : le sieur Faye.
Les voilà face-à-face. L’agent lui a alors tendu un document. «C’est une convocation», lui a-t-il dit. Bassirou Diomaye Faye, s’en saisit, sans hésiter, en posant à l’agent la question de savoir «c’est pour quand ?»
Il lui a alors rétorqué : «dès réception !».
Une réponse sèche qui a surpris tout le monde présent. En effet, c’est entouré de son avocat Me Abdoulaye Tall et de certains de ses collègues, membres du bureau exécutif national du SAID (Syndicat des agents des Impôts et des Domaines), il s’est alors fait notifier son obligation de déférer à la convocation dès réception.
Quelques secondes se sont écoulées, après remise et réception en main propre de la convocation. Et voilà que B. D. Faye fait savoir à l’assistance sa décision. «Bon, les gars, j’ai décidé de partir». Ses collègues et soutiens disent niet et s’y opposent fermement. Le ton monte. L’agent déterminé à l’embarquer est alors interpellé par Me Tall. Celui-ci a reçu comme réponse : «C’est lui (le doigt pointé vers M. Faye) mon seul interlocuteur». L’avocat revient à la charge : «Mais, c’est une arrestation ou une convocation ?». Une question laissée en plan, par l’agent.
L’avocat en tire alors des conséquences, en droit. «Donc, il n’y a pas de mandat de conduite. Il n’y a pas de mandat d’arrestation ? C’est une convocation qu’on vient de lui remettre et c’est à charge pour lui de répondre dès réception. Donc, nous considérons qu’il vient de faire l’objet d’une arrestation arbitraire».
Au même moment, les agents tentaient de l’extraire des mains de ses soutiens. «Nous n’avons pas vu de mandat. Vous pouvez lui opposer votre force, hein !», s’écrie-t-il. Un autre syndicaliste réagit, à son tour et signale que si l’arrestation s’était faite aux heures normales, personne ne s’y aurait opposé. Me Tall s’égosille alors : «Ils viennent l’enlever en l’absence d’un mandat d’arrestation, d’un mandat de conduite. Maintenant vous pouvez lui opposer votre force et on en tire toutes les conséquences», poursuit Me Tall.
Balloté de gauche à droite, Bassirou Diomaye Faye se fit alors entendre. «Ecoutez-moi bien ! Je ne veux pas de problème». Me Tall lui fit savoir son souci de voir ses droits respecter. Il lui a alors répondu : «On constate la violation des droits. Je vais répondre à la convocation. C’est bon !».
Il tente de raisonner ses soutiens qui n’entendent pas le laisser partir. Il s’en suit des tiraillements et des échanges de propos entre agents et membres du SAID. Et dans ce brouhaha, le concerné tonne : «Ne me causez pas des ennuis !». Ces propos dits, il se précipite vers le véhicule. Un pick-up de couleur blanche stationné juste devant l’entrée principale de la DGID et qui avait déjà ouvert ses portes pour l’accueillir et le conduire.
«Ils sont en train de l’enlever. Bassirou Diomaye Faye vient d’être enlevé ici aux Impôts et Domaine à près de 23 heures. C’est un enlèvement. Allons à la DIC (Division des investigations criminelles)», ajoute Me Tall qui, à pied, s’était lancé dans la direction prise par le véhicule transportant le secrétaire général du parti Pastef.
Vox
