Dethie Fall, Président DU PRP : «A chaque fois qu’on attend Macky Sall sur des questions d’une extrême importance, il cherche comment divertir l’opinion»

Le président du Parti Républicain pour le Progrès (PRP), Dé­thié Fall et ses camarades ont décidé de boycotter le dialogue national attendu le 30 mai prochain. «Nous avons dit que nous ne pouvons pas aller à ce dialogue dans le contexte actuel où le président Macky Sall compte plus de 500 détenus politiques entre ses mains. Ensuite les points retenus à l’ordre du jour comme sujets à débattre au dialogue que sont le parrainage, l’éligibilité, plus précisément l’amnistie … ont déjà été pris en charge en 2019, pendant 15 mois», a-t-il dit.

Habitué des concertations avec les gouvernants, il dit ne pas croire à des accords importants à l’issu ces concertations engagées. «Dieu a fait que les deux dialogues que Macky Sall a organisé, sous son régime (2016 et 2019), c’est moi qui avais dirigé la délégation de l’opposition. Donc j’ai l’habitude de dialoguer avec eux. Et on n’a jamais eu d’accord. Et si en 15 mois, en raison de deux séances par semaine, soit 8 séances par mois donc plus de 120 séances par an, on n’a pas trouvé de terrain d’entente sur ces questions visées, comment peut-on espérer trouver un accord en 15 jours de dialogue ?», s’est-il interrogé.

Déthié Fall qui rejette l’appel lancé par Macky Sall indique avoir dit à ce dernier que «ces points retenus pour le dialogue ont déjà fait l’objet de concertation». Dès lors, il lui a «demandé de prendre les conclusions qui avaient été faites, qu’il les débloque et qu’on avance». C’est cela la position du PRP, a-t-il confié, en relevant, sur le plateau de l’émission «Grand Format sur WALF Tv» pourquoi YAW n’a pas encore donné sa position sur ce dialogue national.

«Si Macky Sall a une bonne lecture politique, il comprendra que les populations ne sont pas prêtes à cautionner  un 3e mandat»

«A ce jour, la coalition YAW, officiellement, ne s’est pas encore prononcé, c’est juste que le processus de décision de tous les partis qui composent la coalition YAW n’a pas été bouclé. Il faut l’avis sur chaque question soulevée de chaque parti qui compose YAW. Et c’est ensuite, que de façon consensuelle, qu’elle donne la décision de la coalition. Et comme nous avons accusé un léger retard, chaque parti s’est permis de se prononcer individuellement. C’est le cas de Ousmane Sonko avec Pastef, Aïda Mbodj, Malick Gackou, le PRP, le PUR, Habib Sy. Mais, après que toutes les entités de YAW se seront prononcés, nous allons prendre notre décision». Mais, pourquoi nous ne sommes pas intéressés par ce dialogue est que le président Macky Sall est habitué, à chaque fois qu’on l’attend sur des questions d’une extrême importance, d’un très grand sérieux, il vient chercher comment divertir l’opinion. Personne ne peut nous divertir. Aujourd’hui, il est en train d’étêter un parti. Il a, dans son viseur, le parti Pastef», s’indigne-t-il.

A ses yeux, Macky Sall ne doit pas se comporté comme s’il avait entre ses mains des marionnettes. «Ce n’est pas lui qui offre des bonbons pour se permettre de dire ‘’prenez’’ ou ‘’boudez’’ ! On est dans une République ! Une République extrêmement sérieuse. Et dans la situation actuelle, il faut qu’il se rappelle d’une chose et j’ai l’impression qu’il l’oublie. Au lendemain des élections législatives, il n’a eu que 46% des suffrages. Donc, il est minoritaire, c’est l’opposition réunie qui fait les 54% des suffrages. S’il doit s’adresser à l’opposition, ce doit être avec beaucoup de respect et d’égard».

«La porte de sortie qui lui permet d’être honoré, c’est d’arrêter cette cabale contre Ousmane Sonko, de laisser aux Sénégalais  d’exprimer leur choix …»

Selon l’ancien numéro 2 du parti Rewmi, «si Macky Sall a une bonne lecture politique, il comprendra que les populations ne sont pas prêtes à cautionner un 3e mandat ni à lui permettre d’éliminer des candidats à l’élection présidentielle. C’est cette lecture qu’il doit avoir. Il doit écouter son peuple. Parce que tous ces gens-là qui s’agitent et l’encouragent à candidater pour un 3e mandat, qu’il ne s’attend pas à en voir un seul, le jour où il va tomber. Cela est arrivé à beaucoup d’acteurs politiques. Et lui-même le disait», rappelle-t-il.

Ce dernier pense que le président Sall est aveuglé. «J’ai comme l’impression qu’il ne voit pas la porte qui est ouverte devant lui. Il doit passer par cette porte ouverte devant lui. C’est mieux pour lui que de tenter de passer par la fenêtre. La porte de sortie qui lui permet d’être honoré, c’est d’arrêter cette cabale contre Ousmane Sonko, c’est de libérer les détenus politiques, c’est de ne plus tenter de bloquer les candidats à la présidentielle et de laisser aux Sénégalais d’exprimer leur choix. Il fera alors une sortie honorable et sera honorée. La signature du président Macky Sall sera, alors beaucoup plus puissante que celui qui va le remplacer. Et il aura des positions beaucoup plus confortables que celui qui va le remplacer. Et il va parler pour l’Afrique».

«Tous ces gens-là qui l’encouragent à candidater pour un 3e mandat, qu’il ne s’attend pas à en voir un seul, le jour où il va tomber»

Vu cette chance qui s’offre à Macky Sall il s’interroge : «Comment peut-il laisser cela de côté et tenter un troisième mandat qu’il ne peut obtenir ? Et même si par extraordinaire, il l’avait, il ne pourra pas l’exercer en toute tranquillité». Donc, poursuit-il, à ses yeux, cela ne vaut la peine, pour lui de se lancer dans cette orientation qu’il a prise. Qu’il se donne les moyens d’être ce grand président qui va sortir avec tous les honneurs pour aller prendre les fonctions internationales dont une voix de l’Afrique et de céder la place aux porteurs d’espoirs et de projets que sont entre autres les président Khalifa Sall, Ousmane Sonko etc. qu’il fasse en sorte que tous ceux qui sont éligibles puissent participer à la présidentielle de 2024», lui a recommandé Déthié Fall. Celui-ci de recommandé, enfin au Président de «libérer les détenus politiques, d’arrêter cette campagne contre les opposants, de travailler pour la paix et la stabilité du pays et de laisser au Sénégalais de choisir librement celui qui va le remplacer».

Vox populi

Saphiétou Mbengue
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