« Derrière chaque migrant irrégulier se cache un récit humain, des rêves, des espoirs et des sacrifices », Amadou Ba, Premier Ministre

Ses débuts situés au début des années 2000, le phénomène de l’émigration irrégulière continue de susciter des vagues de convois clandestins et par ricochet son lot de morts. Ces morts, dont ceux récemment constatés à la plage de Ouakam, ont été encore déplorés lors de la cérémonie de validation de la Stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière, le jeudi dernier, par Amadou Ba, le Premier ministre.

Au cours de cette rencontre qu’il a présidé, il a déploré, «avec un cœur lourd», le décès de migrants aussi bien dans la mer que dans le désert. «Les pirogues qui chavirent mettent en lumière les défis auxquels notre monde est confronté».

Ce fut le cas, il y a quelques jours à Ouakam, où les images de désolation qui nous envahissent quotidiennement, a indiqué le Premier ministre, au cours de cette rencontre. A ses yeux, «la migration irrégulière est un phénomène d’une ampleur dramatique. Elle appelle à notre attention, à notre compassion et à notre détermination collective à agir», a-t-il confié en soulignant, pour le regretter, que «derrière chaque migrant irrégulier se cache un récit humain, des rêves, des espoirs et des sacrifices.

Des femmes, des hommes et des enfants risquent leur vie pour franchir des frontières, quittant leur foyer, parfois dans des conditions désespérées, au péril de leur sécurité et de leur dignité. Leur voyage est semé d’embuches, souvent entre les mains d’organisations criminelles sans scrupules qui exploitent leur vulnérabilité»

«Derrière les chiffres et les statistiques se cachent des histoires déchirantes de vies brisées, d’espoirs perdus et de familles séparées»

Cela fait que des données chiffrées sont livrées périodiquement par des organisations pour donner une idée de l’ampleur du drame. Pour Amadou Ba, «derrière les chiffres et les statistiques se cachent des histoires déchirantes de vies brisées, d’espoirs perdus et de familles séparées. Certaines de ces histoires se terminent tragiquement, avec des pertes en mer ou dans des déserts hostiles. Nombreux sont ceux qui ne survivent pas à cette traversée périlleuse, victimes de naufrages, d’épuisement, ou de violences inimaginables», regrette-t-il.

Seulement, avoue-t-il, «face à cette réalité, nous sommes confrontés à un dilemme humain. D’un côté, nous devons répondre aux défis et aux risques que l’émigration irrégulière pose aux migrants eux-mêmes, ainsi qu’aux communautés d’origine et de destination. De l’autre côté, nous ne pouvons ignorer notre devoir de compassion et de solidarité envers ceux qui cherchent une chance de réaliser leur potentiel, dans la dignité et la sécurité».

A ses yeux, la responsabilité de tout le monde est engagée si le fléau a atteint ce niveau. «Le drame de la migration illégale implique la responsabilité de plusieurs acteurs, chacun jouant un rôle essentiel dans la recherche de solutions. La lutte contre l’émigration irrégulière est un effort collectif qui nécessite la mobilisation de tous les acteurs de la société».

Pour ce faire, il a indiqué qu’en travaillant ensemble, nous pouvons créer un environnement propice au développement, à la stabilité et à la prospérité, et ainsi dissuader les jeunes de risquer leur vie dans des migrations irrégulières»

Vox populi

Dieyna SENE
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