Le 2 avril, le Président Bassirou Diomaye Faye entre officiellement en fonction, après son installation par le Conseil constitutionnel. Divers chantiers déclinés comme prioritaires attendent le cinquième Président de la république que les sénégalais ont élu dès le premier tour pour résoudre leurs difficultés
Il n’y aura pas de grâce pour le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye qui a été plébiscité le 24 mars dernier, pour prendre à bras-le-corps les difficultés des populations et engager les chantiers qui se dessinent comme prioritaires. De l’avis du professeur Moussa Diaw, Enseignant-chercheur à l’université Gaston Berger de Saint-Louis, les priorités du nouveau Président se résument essentiellement en trois points que sont la réconciliation, la réduction du coût de la vie, les réformes institutionnelles, l’emploi des jeunes et le rééquilibrage des partenariats.
Réconcilier les Sénégalais entre eux demeure, pour le Professeur en relations internationales, le premier chantier du nouveau Président de la République. « Car, rappelle-t-il, les tensions sociopolitiques de cette dernière décennie ont divisé les Sénégalais, creusant un fossé entre les composantes sociales et politiques. La réconciliation par un dialogue national sincère est nécessaire pour effacer les effets d’une politique sectaire fondée sur un discours stigmatisant et l’impunité ».
Dans le domaine économique et commercial, le Président Diomaye Faye doit prendre des mesures adaptées pour réduire la cherté de la vie en baissant les prix de produits de premières nécessités, à savoir le riz, l’huile, le sucre, etc. Pour l’enseignant-chercheur, «cette action sera populaire et concerné l’ensemble des ménages qui souffrent énormément de cette situation d’augmentation de ces produits de grande consommation».
Le Président de la République devrait, selon le professeur Diaw, faire des réformes institutionnelles et politiques, pour « équilibrer les pouvoirs de façon à éviter leur concentration entre les mains du président, assurer la séparation des pouvoir afin d’éviter par exemple l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques ». En outre, il a plaidé pour la suppression de certaines institutionnelles (Conseil économique social et environnemental (CESE), le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT), etc. «peu rentables et budgétivores» qui, selon lui, entretiennent des clientèles politiques.
En revanche, soutient l’universitaire, il faut également renforcer les organismes de contrôle (IGE, Cour des Compte, OFfNAC) pour une bonne gouvernance et lutter contre la corruption. Les économies réalisées pourront servir à subventionner l’importation des produits de premières nécessités », l’universitaire.
Le plus jeune chef d’Etat de l’histoire politique du pays est très attendu sur l’employabilité des jeunes. Dans un pays où 75% de la population a moins de 35 ans et où le taux de chômage atteint officiellement 20%, de plus en plus de jeunes tentent d’échapper à la misère en empruntant la voie de l’émigration irrégulière vers l’Europe, en dépit des dangers. Un défi majeur pour le successeur du Président Macky Sall
A ce titre, l’enseignant-chercheur en sciences politiques a estimé que le nouveau Président de la République doit miser sur l’industrialisation pour créer des emplois pour les jeunes. « En mettant l’accent sur la modernisation de l’agriculture, par la création de coopératives, ce secteur vital peut générer beaucoup d’emploi afin de limiter l’émigration des jeunes. Le développement du secteur privé est une option à encourager », fait savoir notre interlocuteur.
Spécialiste en relations internationales, le Pr Diaw a soutenu que : « la politique étrangère est à réorienter vers la défense de l’intérêt national, agir dans le sens de l’intégration africaine et diversifier le partenariat dans la coopération internationale de part égale, dans le respect des valeurs partagées».
Extraits de Vox populi
