Croissance et protection des ressources naturelles de l’Afrique : naissance de l’ANCA au Ghana

Des institutions financières de premier plan s’associent à la CEA et à FSD Africa pour former l’alliance africaine pour le capital naturel (ANCA)

La nouvelle alliance vise à coordonner les politiques et les pratiques des institutions financières, des entreprises, des régulateurs et des décideurs politiques en vue de la croissance et de la protection des ressources naturelles de l’Afrique.

Un groupe d’institutions financières de premier plan de toute l’Afrique s’est réuni avec le ministère ghanéen de l’Environnement, de la Science, de la Technologie et de l’Innovation (MESTI) et l’agence de développement du secteur financier FSD Africa, financée par le Royaume-Uni, en tant que membres fondateurs de l’Alliance africaine pour le capital naturel (ANCA).

 

L’alliance, en partenariat avec la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique(CEA), servira de forum de collaboration dirigé par l’Afrique pour mobiliser la réponse de la communauté financière aux risques et opportunités liés à la nature sur le continent. L’ANCA a pour objectif ultime de contribuer à la croissance et à la protection du capital naturel de l’Afrique en faisant passer les flux financiers d’activités destructrices pour des gains à court terme à une gestion à long terme de la nature pour une croissance économique durable.

 

Parmi les membres fondateurs figurent Access Bank, Development Bank of Southern Africa (DBSA), Ecobank, Equity Bank, FirstRand, Investec, Sanlam, Standard Chartered et Zanaco. FSD Africa agit en tant que coordinateur de l’alliance avec le cabinet de conseil en gestion Oliver Wyman qui fait office de partenaire d’exécution et de connaissances. Le Cambridge Institute for Sustainability Leadership (CISL) rejoint également l’ANCA comme partenaire en matière de connaissances, tandis que le soutien initial à l’alliance est assuré par la CEA et le ministère britannique de l’environnement, de l’alimentation et des affaires rurales (DEFRA).

 

L’ANCA collabore également avec le Groupe de travail sur les informations financières liées à la nature (TNFD) afin de faire entendre la voix de l’Afrique dans le développement de son cadre de reporting « bêta » pour les risques et les opportunités liés à la nature et participe au programme de test pilote du TNFD. Des annonces concernant l’adhésion à l’ANCA de nouveaux membres des secteurs public et privé sont attendues dans les prochains mois.

 

La nécessité d’intégrer la nature dans les décisions financières est particulièrement aiguë en Afrique, où plus de 60 % du PIB du continent dépend fortement ou modérément de la nature. Pourtant, entre 1970 et 2016, le stock de capital naturel des pays africains a diminué en moyenne de 65 %.[1]

L’ANCA vise à garantir que les politiques et les pratiques des institutions financières, des entreprises, des régulateurs et des décideurs politiques intègrent les risques et les opportunités liés au capital naturel de l’Afrique. Pour ce faire, elle s’appuiera sur trois piliers d’activités : influencer les normes mondiales de gestion des risques liés à la nature, afin qu’elles reflètent les contextes africains ; faciliter l’apprentissage par les pairs pour aider les institutions financières à mieux refléter le lien entre leurs portefeuilles et la nature ; et soutenir les approches en matière de politique, de réglementation et d’investissement qui maximisent les opportunités pour une croissance durable à partir du capital naturel de l’Afrique.

 

L’une des premières activités menées dans le cadre de l’ANCA est le premier programme pilote de pays en développement pour le cadre bêta du TNFD, entrepris par un groupe limité de membres fondateurs de l’ANCA. Les résultats de ces pilotes serviront directement à l’élaboration des recommandations du TNFD.

 

Les membres de l’ANCA se joindront également à d’autres personnalités représentant les secteurs de la finance et de la politique le 23 juin 2022 lors d’un événement historique pour discuter des raisons pour lesquelles le leadership africain sur la nature sera essentiel à son développement économique, les opportunités économiques qui pourraient être débloquées en transférant le capital vers des activités positives pour la nature et les risques de l’inaction et de la destruction continue de la nature.

 

L’événement sera également la première occasion d’entendre les résultats d’une étude majeure réalisée par Vivid Economics et FSD Africa pour l’ANCA qui, pour la toute première fois, quantifie la façon dont les opportunités et les risques liés à la nature pourraient avoir un impact sur la valeur des portefeuilles des institutions financières africaines.

Momar Diack SECK
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