Congo Le débat est clos, pas de troisième mandat pour le président Joseph Kabila

Le président Joseph Kabila Kabange pourra rester en fonction jusqu’à l’élection de son successeur en 2017 mais ne pourra pas briguer un troisième mandat à la tête du pays, ont convenu samedi les acteurs du dialogue national inclusif en RD Congo, sous la médiation de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).
Le président de la CENCO, Mgr Marcel Utembi Tapa, s’est à cette occasion félicité du fait que les divergences aient été vidées à près de 95 % entre les participants à ce dialogue qui regroupe d’un côté les délégués de la Majorité présidentielle associés à ceux de la frange de l’opposition ayant signé le précédent accord du 18 octobre 2016 négocié sous la médiation de M. Edem Kodjo de l’Union africaine, et de l’autre, les délégués du reste de l’opposition regroupée au sein de la plate-forme «Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement».

L’accord conclu samedi ne sera cependant signé et officialisé que le 30 décembre après « toilettage » du document par le secrétariat technique. Entretemps, les évêques médiateurs iront chacun dans son diocèse prêcher la paix et la concorde nationale lors de la messe de Noel.

Dans le compromis trouvé samedi, les élections présidentielle et législatives nationales devront être organisées en décembre 2017, avec possibilité d’organiser les législatives provinciales en février 2018.

Pendant la période de transition qui pourra durer de 12 à 14 mois, il ne pourra y avoir ni modification de la constitution ni organisation d’un quelconque référendum.

Ce même compromis prévoit également la mise en place d’un «Comité national de suivi » chargé du suivi du chronogramme de mise en œuvre de l’accord. Cette structure devra être présidée par le leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) et chef historique de l’opposition en RD Congo, Etienne Tshisekedi.

Il sera secondé par Eve Bazaiba, secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo (MLC-opposition), parti dont le leader, Jean-Pierre Bemba Gombo, est en détention à la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, aux Pas Bas.

Quelques divergences continuent cependant à subsister entre participants au dialogue notamment la question portant sur la primature de la transition revendiquée à la fois par le «Rassemblement» et par les opposants signataires de l’accord du 18 octobre 2016 avec la Majorité présidentielle. L’actuel Premier ministre, Samy Badibanga Ntita, est issu de ce dernier groupe. La CENCO a promis de s’investir pour trouver une solution à ce problème.

Le deuxième et dernier mandat du président Joseph Kabila à la tête de la RD Congo est arrivé à terme le 19 décembre 2016 sans que l’élection présidentielle n’ait été organisée pour désigner son successeur.

L’opposition réclamait son départ du pouvoir à cette date tandis que ses partisans, se fondant sur un arrêt de la Cour constitutionnelle confirmant la disposition de la constitution selon laquelle le président en exercice reste en fonction jusqu’à l’élection de son successeur, tenaient à voir l’actuel chef de l’Etat présider aux destinées du pays.

Cette situation a plongé le pays dans une longue crise qui a fait, les 19 et 20 décembre derniers, plus de 20 morts sur l’ensemble du pays, selon un bilan officiel.

Source Apa

Oumou Khaïry NDIAYE
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