En l’an 1721, un collègue des ailleurs, répondant du nom de Montesquieu publiait « Les lettres persanes » : ouvrage qui, depuis lors, et à raison, est devenu un classique de la littérature universelle et aux travers duquel, il posait et tentait de trouver réponse à cette fameuse question : « Comment être persan ? ».
Informé de la mort de la Dame Moumy Bousso Seck, épouse de Monsieur Bougane Guèye Dany, c’est telle interrogation qui, d’instinct, m’est venue à l’esprit. Mais, cette fois, avec l’impérieuse nécessité de la reformuler en l’adaptant au contexte et à l’univers où tout a lieu. Et alors, une et une unique question : Comment sincèrement manifester compassion, plus amplement, présenter des condoléances à des compatriotes qui, en fait, ne seraient que de l’ordre du virtuel ?
Car, de la Défunte, je ne sais que deux ou trois choses : qu’elle est fille de « Mon frangin » Thione Balago et grande-sœur de Waly Seck et que leur maman est une Muse mise en une musique devenue, illico, plus qu’un Tube : un disque d’or massif en nos imaginaires. Et à perpète !
De Bougane, aussi, trop peu de choses : qu’une ville et une école élémentaire nous lient et relient . La ville, c’est la Commune de Saint-Louis du Sénégal. L’école élémentaire, « Sor Garçons »débaptisée depuis quelques années mais dont l’appellation originelle nous habitera. Et à perpète, aussi !
Sont-ce, là, de suffisants motifs pour justifier des condoléances ? D’aucuns répondraient par l’affirmative, à simplement prendre en compte le nombre incomptable d’anonymes et de curieux en parade et/ou en valses; parce que « ne voulant rien rater », de ce qui passe ou passerait, entre morgue, cimetière et maison (s) mortuaire (s).
Quand d’autres, assez scrupuleux, ne voudront que disposer d’assez d’éléments pour rendre tout à fait crédibles et leur présence et la sincérité de leurs condoléances. Je suis de ce lot-là. Et les raisons sont aisées à trouver.
Et c’est Mame Abdou » qui l’exprimât, mieux que quiconque, à toutes les fois, que d’un individu, mort ou encore parmi nous, ici-bas, on eût formulé de bonnes paroles « douces à l’oreille et au cœur » : « Sont-ce ses sœurs et frères et ses amis et proches qui certifient sa grandeur et d’esprit, sa générosité et sa foi ? ». Et la transition est vite trouvée qui impose qu’on suspende toutes envolées, même lyriques, pour nous confondre en prières.
Et, ainsi, souhaiter que les Grâces d’Allah atteignent Sokhna Moumy Seck Guèye et l’installent à proximité étroite des Houris et Walis; dans le périmètre immense où vont et viennent et pavoisent, et pour l’éternité, Cheikh Ahmadou Bamba et Serigne Fadilou Mbacké, Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma et Serigne Mbacké Sokhna Lô. Mais aussi, et cela irait presque de soi, dirait-on, « L’homme de Diâga », qui plus est, le plus grand parolier de la musique de notre si charismatique petit pays.
Et puis quoi ? Prolonger les prières jusqu’à « Bougane » et l’inviter à conforter, comme jamais, sa foi en Allah : Suprême Maître des Horloges et des Destinées ! Mais, encore, lui demander de s’armer de tous les courages !
D’autant que son destin est bien devant lui et qu’il a, haut et fort, et en toutes les latitudes de la Nation, légalement et légitimement, décliné son destin national : toutes choses qui font que rien ne lui sera donné. Et surtout pas sur plateau d’or ou d’argent.
Une raison suffisante pour continuer, avec art et manière, à faire flotter aux vents vivifiants du monde l’étendard de tous les bonheurs tout autant le cri de ralliement et de recouvrement de toutes les souverainetés incontestables !
Qui a encore parlé de « Gueum sa Boppeu »?… Bougane, pardieu ! Et, c’est tant mieux !… Encore une fois, « Mass’sa », Considérable frangin ! Qu’Allah te dote des aptitudes à bellement convertir en perpétuelle omniprésence, l’omniabsence de la Directrice généraledes Œuvres que tu as devoir de laisser à la postérité et à l’Histoire ! Qu’elle dorme en paix ! Et, du sommeil des Justes, que dorme, Madame Moumy Seck de Bougane Guèye ! Au Paradis ! Et en ses sphères des plus sublimes, inch’Allah !…
* Élie Charles Moreau **