Classement de RSF sur la liberté de la presse : retour sur ces manquements qui ont fait perdre 24 places au Sénégal

Selon le dernier rapport mondial sur la liberté de la presse publié ce mardi 3 mai 2022, le Sénégal est classé 73ème sur 178 pays. Il perd, ainsi, 24 places comparé à l’année dernière. Cette publication coïncide avec la célébration de la journée dédiée à la liberté de la presse dans le monde. Alerte

Selon le document publié sur le site de Reporters sans frontières, « l’encrage démocratique du pays et les textes de lois en vigueur garantissent la liberté de la presse. La plupart des médias privés s’efforcent, de manière indépendante, de révéler ou de rendre compte des fautes de gestion du gouvernement et de poser des débats nationaux ».

« Le président de la République a toujours le pouvoir de nommer les membres du conseil chargé de réguler l’audiovisuel, ce qui pousse plusieurs acteurs de la presse à remettre en cause sa neutralité et à plaider pour le fonctionnement effectif de la Haute Autorité de régulation de la communication audiovisuelle », précise le document.

Cadre légal Concernant le cadre légal, le rapport rappelle que « malgré l’arsenal juridique existant qui favorise généralement l’exercice de la profession de journaliste, les acteurs sont assez inquiets du maintien, dans le code de la presse voté en 2017, de lourdes peines privatives de liberté pour de simples délits de presse » précisant que l’absence d’une loi sur l’accès à l’information empêche toujours les journalistes d’accéder à des informations publiques ».

Contexte économique et socioculturel « En dehors des médias d’Etat et de quelques groupes de presse privés, un modèle économique performant fait défaut dans presque tous les médias au Sénégal », lit-on dans le document. A cela s’ajoute le fait que la vente des journaux ne règle pas les coûts de fonctionnement et l’aide à la presse n’est pas suffisante en plus de la publicité qui reste mal répartie, « avec une importante partie captée par les médias d’Etat ».

Le document fait constater qu’en raison de certaines contraintes culturelles et religieuses, « la couverture des questions LGBTI reste difficile pour les journalistes et aboutit parfois à la tenue de propos violents et stigmatisant ». Aussi, ajoute le rapport, « le traitement de certaines informations liées à la religion peut provoquer des tensions, voire des violences ».

Des médias attaqués et des journalistes malmenés « Alors que les cas d’agressions de journalistes sont relativement rares au Sénégal, l’année 2021 a été caractérisée par une recrudescence de violence inédite ces dernières années dans le pays », renseigne le document.

Avec les événements de mars 2001 qui découlent de la plainte contre Ousmane Sonko, ont fait payer à la presse sénégalaise un lourd tribut, informe le document. « En février 2021, le quotidien Les Echos et son directeur ont été la cible de harcèlement sur les réseaux sociaux, après la révélation d’une plainte contre l’opposant Ousmane Sonko pour un viol présumé sur une employée d’un salon de massage.

Des locaux de médias, dont ceux de la radio et de la télé Futurs Médias, ont été attaqués, et des journalistes ont vu leurs équipements saccagés. De nombreux dégâts matériels ont aussi endommagé les locaux du quotidien national Le Soleil », renseigne le document

Saphiétou Mbengue
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