Charte de Non-violence : Pour le Pr Ndiogou Sarr, « Elle n’a pas sa raison d’être dans un pays normal»

La charte de non-violence continue de faire sensation. Invité hier à l’émission Jury du Dimanche, le publiciste et professeur à la Faculté de Droit à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Ndiogou Sarr, est d’avis que la charte de non-violence n’a pas sa raison d’être dans un pays normal.

 

Invité à l’émission Jury du Dimanche, le publiciste et professeur à la Faculté de Droit à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), Ndiogou Sarr, a estimé qu’il appartient à l’État de garantir la sécurité des personnes. Si on pense qu’on doit arriver maintenant à une charte où chacun dira moi je ne vais pas signer, c’est comme si on légalisait la violence. L’universitaire faisait allusion à la charte de non-violence que le cadre unitaire de l’Islam au Sénégal (CUDIS) propose aux responsables politiques afin d’assurer un climat apaisé en vue des prochaines élections territoriales.

« C’est le pouvoir qui doit garantir à tout le monde la sécurité et le pouvoir c’est l’Etat. Si on pense qu’on doit arriver maintenant à une charte où chacun dira moi je ne vais pas signer, c’est comme si on légalisait la violence. La violence est quand-même là, c’est une réalité. Le fait de cantonner ça au niveau des élections me pose problème. La violence est là avec nous. Dans les maisons il n’y a plus d’éducation. Dans notre langage même on est violent », a-t-il déploré.

Poursuivant son speech, le Professeur a néanmoins rappelé que « qui dit élection dit tension et compétition démocratique. Mais la tension doit être encadrée. Ce n’est pas de la violence. Maintenant, il appartient à l’Etat de garantir à la population une certaine sécurité. L’Etat n’a pas à se positionner comme le rival de l’opposition. Autrement, ce n’est plus l’Etat ».

Pour rappel, le cadre unitaire de l’Islam au Sénégal (CUDIS) a récemment rencontré les différents acteurs politiques afin qu’ils signent la charte de non-violence. L’opposition, regroupée au sein de la grande coalition de Yewwi Askan Wi, a cependant refusé de signer cette charte. Sonko et ses camarades estiment que la violence provient du camp du régime actuel. De l’autre côté, le camp du pouvoir accuse l’opposition d’être l’instigateur de ladite violence.

Le Mandat

Oumou Khaïry NDIAYE
Up Next

Related Posts