Branle-bas des législatives dans un contexte difficile : Macky Sall très préoccupé par sa 3ème législature

Le Président Sall est indexé par l’opposition, centrée autour de la coalition Yewwi askan wi (Yaw), comme étant derrière le placement sous mandat de dépôt du député Abdou Bara Doly. L’arrestation manu militari de ce Mbacké‐Mbacké ne serait qu’une avant‐première de la série d’embastillements de ses détracteurs.

Et, outre de ce front qui obscurcit la tenue des législatives en vue, l’actuel locataire du palais de la République devra également chercher à juguler la situation du pays, agitée par la cherté croissante de la vie, l’angoisse du monde rural en ce début d’hivernage et bien d’autres difficultés dans divers secteurs de la vie socioéconomique.

Autant de casse‐têtes dont la résolution ou non impactera sur sa quête d’une 3ème majorité au sein de la prochaine législature.

Le député Abdou Mbacké Bara Doly croupit depuis vendredi dernier dans la cité du silence, pour « outrage au chef de l’Etat ». Ce qui fait dire dans le camp adverse aux siens que si le parlementaire n’est pas « libéré sans condition », l’article 80, qualifié de « fourretout » et contre lui retenu, va être, encore, brandi par le pouvoir pour envoyer en prison bien de sémillants opposants.

D’ailleurs l’ancien président de la République, Me Abdoulaye Wade, s’est même mêlé au concert de casseroles pour que le député investi comme tête de liste de Yaw dans le département de Mbacké retrouve « immédiatement » sa liberté.

Une nouvelle donne qui vient compliquer la tenue des élections législatives du 31 juillet prochain, puisque, déjà, Yaw entend y participer pleinement, « de gré ou de force ». Pour rappel, le Conseil constitutionnel a déclaré « non recevable » la liste nationale de cette coalition à ce scrutin.

Comment le Président Macky Sall, qui a martelé que les électeurs vont bel et bien voter le 31 juillet conformément à l’avis des 7 sages, va résoudre cet énigme ; ceci sans que la violence ne paralyse le pays ? Va‑t‑il « privilégier le dialogue dans la vérité », comme l’y invite l’Eglise ?

En tout cas elle retransmet du coup la volonté des autres chapelles religieuses du pays, la société civile et bien des citoyens préoccupés au plus haut point par les deux camps politiques adverses qui se regardent, plus que jamais, en chiens de faïence. Le Président Sall va‑t‑il plier pour « privilégier le dialogue » ? La question est sérieuse, puisque face à la menace de Yaw, il a servi qu’on « verra ça ».

A cette interrogation capitale s’ajoutent celles que soulèvent d’autres difficultés, qui ne sont pas des moindres. Parmi celles-ci figure en bonne place, en dehors de la résistance des mouvements d’humeur, la situation dans le monde rural.

Car là-bas on se demande en cette période d’installation de l’hivernage si l’Etat va arriver, à temps, avec des semences de qualité et en quantité avec les intrants allant avec. On y est angoissé par les greniers qui se vident. Pendant ce temps, autant que dans les villes, le panier de la ménagère se dégrade face à la flambée des prix, accentuée par la guerre que mène la Russie contre l’Ukraine.

Une situation d’ensemble qui pourrait faire oublier les transferts de monnaie effectués récemment par le pouvoir, en guise de solidarité avec les démunis. Le tour de la Coupe d’Afrique en cours dans le pays pourrait même en perdre un peu de l’engouement, jusque-là noté.

Quid des inondations que continuent de redouter les éprouvées populations de la banlieue dakaroise ?

Bref, le Président Sall, objectivement, est très préoccupé par comment s’assurer une majorité dans la prochaine législature, qui sera la 3ème sous son magistère ; ceci d’autant plus que l’issue de ces législatives servira d’indicateur de ce que sera la suite de sa carrière politique.

Alerte

Oumou Khaïry NDIAYE
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