Babacar Diagne président du CDES sur pétrole : « Il faut que les autres puits qu’on va développer, puissent revenir aux nationaux »

M. Babacar Diagne, président du Conseil des Entreprises du Sénégal (CDES) a été face à la presse pour donner son avis sur la concertation nationale sur la gestion des recettes du pétrole et du gaz. Concernant le pétrole, il souligne qu’il faut que les puits restants puissent revenir aux sénégalais.
Selon le président du CDES, l’Etat doit être plus audacieux que ça, c’est-à-dire faire un eurobond, lever des obligations, 5000 milliards ou 10 000 milliards même s’il le faut sur 1 an. Et selon lui, on peut le faire et payable sur 10 ans et financer nos propres forages et cela nous permettra d’avoir un fonds souverain qui sera 100% sénégalais. D’après M. Diagne, le fait de forer un puits, cela ne te coûte pas plus 1600 milliards et si on lève 10 000 milliards payables sur 20 ans, sur 15 ans, en 5 ans, on peut le faire.
« Le plus grand bénéfice doit revenir aux sénégalais, aux nationaux, ce qui permettra de financer le développement du Sénégal et non l’émergence du Sénégal. Et là, même s’il faut créer une taxe qui sera spéciale, un taux de 2% soit prélevé, cela ne va pas influer sur le coût des marchés mais une taxe spéciale qui pourra aussi permettre de financer ce fonds d’investissement pour que le Sénégal puisse forer les puits restants , il y a aussi un autre piège qu’on doit prendre en considération, c’est mettre en place un comité scientifique qui va auditer toutes les charges d’exploitation parce que c’est là où il y a le plus grand piège », dira M. Diagne qui poursuit : « On nous parle de 650 milliards par an pendant 25 ans, 30 ans, ce n’est rien ça, c’est des miettes. Le budget du Sénégal fait 3000 milliards, 3600 milliards, il faut impérativement que les ressources du pétrole nous permettent dans 5 ans de financer à 100% le budget du Sénégal à savoir, produire 3000 milliards et ça, il nous faut qu’il ait une bonne volonté politique ».
M. Diagne salue l’initiative venant du président de la république et du gouvernement d’organiser une rencontre entre les opérateurs, les vecteurs d’opinion, de la société civile autour du projet de loi pour la redistribution des recettes provenant des ressources minières.
« Je pense que c’est une belle initiative que nous saluons, nous membres organisation patronale, le conseil des entreprises du Sénégal. Il serait intéressant qu’on puisse élargir le bureau du COS-pétro gaz à toutes les organisations patronales parce que les opérateurs, ceux qui feront le travail, l’exportation, c’est les opérateurs économiques, ce n’est pas la société civile, c’est bien d’impliquer la société civile pour juste qu’il ait une gouvernance publique et même privée mais le nœud de ce comité doit être composé des opérateurs économiques du secteur privé parce que c’est à eux de mener le travail. Il y a un autre volet que je trouve aussi très important, à savoir la distribution du revenu. Le fait de pouvoir garder, mettre en épargne vers 20 ans, 25% des ressources du pétrole pour les générations futures, pour moi, cela n’a pas de sens », dira-t-il.
Concernant la dette intérieure, il souligne qu’il faut une solution rapide et efficace.
Selon le président du CDES, la dette publique, ça plombe la trésorerie des entreprises.
« On ne joue pas avec la dette publique, avec la dette intérieure et surtout la dette contractée auprès du micro et petites entreprises, ce n’est pas possible, même s’il faut lever des fonds pour la payer, il faut le faire parce que cet argent-là sera réinjecté dans le circuit économique. Il y a un problème de trésorerie, il faut que les entreprises soient payées à temps réel », dira M. Diagne.

Saër DIAL

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