Augmentation du prix de l’aliment de volaille : L’Etat invité à annuler la hausse

Des aviculteurs venus de diverses régions du pays ont appelé l’Etat à faire annuler la hausse du prix de l’aliment de volaille appliquée depuis la semaine dernière par les fabricants. A sa tête Fallou Samb, l’Association des aviculteurs indépendants du Sénégal (Avis), était ce mardi, en rassemblement en face de l’hôtel de ville de Thiès pour exprimer leur mécontentement concernant la hausse de 3.000 Francs Cfa augmentés sur chaque sac.

«En moins de 6 mois, le prix du sac d’aliment de volaille est ainsi passé de 14.500 à 17.500 Francs Cfa», a-t-il indiqué. Il ajoute que dans des régions éloignées de la capitale, comme Matam (nord-est), il est cédé à 20.000 Francs Cfa. Fallou Samb précise qu’après deux hausses successives de 750 Francs CFA et 850 Francs Cfa sur le prix du sac, la troisième augmentation intervenue mardi dernier, s’élève à 1.400 Francs Cfa.

Venus de Saint-Louis, Matam, Diourbel, Tambacounda, Ziguinchor, Dakar et Thiès, les aviculteurs dénoncent le caractère unilatéral de cette hausse, à laquelle l’Ipas, l’interprofession de la filière agricole, n’a pas été associée.

«Que l’Etat convoque une concertation regroupant les industriels, provendiers, meuniers, les PME) pour baisser le prix de l’aliment de volaille», a plaidé Fallou Samb, estimant que le gouvernement est le seul à pouvoir trouver une solution à la situation actuelle, en consultant tous les acteurs de la filière.

Pour sa part, Aly Diallo, docteur vétérinaire, membre de l’Avis martèle que si cette situation perdure, elle risque de tuer la filière déjà impactée par la pandémie de Covid-19.

Selon lui, «malgré les fluctuations des prix de l’aliment, le prix bord champ des œufs et des poulets n’ont pas connu de hausse depuis 20 ans. C’est un problème social et économique». Il souligne qu’au moment où le poisson est devenu rare tout comme la viande rouge, le poulet reste la principale source de protéines animales pour la majeure partie de la population.

Il a aussi évoqué les possibilités d’évolution de cette filière très dynamique qui, d’après lui, «peut doubler sa production annuelle qui est de 60 millions de poulets». Cheikh Gadiaga, qui s’est lancé dans l’aviculture depuis son retour d’Italie en 2002, propose à l’Etat, à défaut de subventionner le prix du maïs, de négocier des réductions avec les pays producteurs comme le Brésil.

Cela pourra, a-t-il dit, «aider les industriels à vendre l’aliment à un prix abordable, et par ricochet, sécuriser les emplois de beaucoup de jeunes tentés par l’émigration clandestine». A l’issue de leurs discussions, les aviculteurs ont décidé de geler pour le moment, les prix au consommateur des produits avicoles, en attendant la réaction de l’Etat. Pour rappel, la filière avicole sénégalaise a connu un essor depuis l’interdiction en 2005 des importations de poulets.

24 Heures

Mamadou Nancy Fall
Up Next

Related Posts