Après Saint-Louis et Dakar, une attaque de grippe aviaire signalée dans une ferme a Louga : 11400 sujets abattus

Après Lac Rose, la Langue de Barbarie et l’Ile de Yoff où 1117 sujets ont été tués par la grippe aviaire, la ville de Potou , dans le département de Louga a pris le relais. Mais là-bas, il ne s’agit pas d’oiseaux, une ferme de volaille a été attaquée par ce virus très contagieux. 11400 poulets ont été décimés par les services du ministère de l’élevage, lesquels ont décidé de respecter le protocole édicté par l’Organisation mondiale de la santé animale. Au total 12517 têtes ont été touchées au Sénégal dans la période du 04 au 21 mars courant.

Ancien émigré, reconverti en éleveur de volaille Ass Diobé Sylla, n’a désormais que ses yeux pour pleurer. Il a perdu en un claquement de doigt une somme faramineuse qu’il avait investie dans sa ferme de poulets, implantée à Potou dans le département de Louga.

Ce natif de la capitale du Ndiambour qui menait tranquillement ses activités qui lui rapportaient gros est désorienté.  En cause,la grippe aviaire qui a décimé toute sa ferme. Après le premier foyer qui s’est déclaré dans la zone de la grande côte et qui concernait Yoff, Ngor, Lac Rose et Saint-Louis (le parc de la Langue de Barbarie) au début du mois de mars et qui a emporté 637 sternes royales, sternes caugek, sternes caspiennes, mouettes à tête grise et cormorans au Parc national de la Langue de Barbarie à Saint-Louis, Louga s’invite à la table de l’épidémie. Ass Diobé Sylla est la première victime. Les dégâts sont énormes. Sa ferme avicole a été décimée.

«J’ai perdu plus de 50 millions F Cfa»

Joint au téléphone, il conte sa mésaventure, le cœur gros. «Au total, j’ai perdu 11400 sujets répartis comme suit : 4600 poussins (âgés de 20 jours), 4200 pondeuses et 2600 poulets de chair, ainsi que plusieurs tablettes d’œuf. Les cadavres ont été ensevelis dans un trou aménagé à l’intérieur de la ferme. Je suis un jeune entrepreneur sénégalais qui a investi dans l’élevage de la volaille. Aujourd’hui, je suis complètement ruiné. J’ai perdu plus de 50 millions F Cfa. J’étais émigré mais j’ai décidé de rester au pays pour investir dans un créneau porteur. Cela me permettait de gagner de l’argent mais aussi de lutter contre le chômage. J’avais recruté une dizaine de jeunes et ils étaient payés mensuellement. Je vis des moments difficiles mais je serai digne dans l’épreuve.»

Une épreuve qui a vu toute sa ferme décimée. «Je suis propriétaire d’une grande ferme où j’élève des poulets de chair, des pondeuses et des poussins. Dans la 2e quinzaine de ce mois, plus de 500 poulets de chair ont péri dans un poulailler sis à l’entrée de la ferme. En toute responsabilité, j’ai moi-même pris l’initiative d’amener un échantillonnage dans un laboratoire afin que je puisse éclairer ma lanterne sur les causes de la maladie dont souffraient les sujets morts.

A ma grande surprise, le 21mars dernier, le responsable du laboratoire m’a révélé qu’ils ont été tués par la maladie de la grippe aviaire. Ensuite, il a avisé le ministère de l’élevage de l’existence d’un foyer dans ma ferme. J’avoue que tous les sujets n’ont pas été contaminés. Le lendemain, j’ai reçu la visite d’une mission conduite par le préfet du département de Louga, qui avait à ses côtés le chef du service régional de l’élevage, le médecin du district sanitaire de Sakal, le sous-préfet de Sakal, le chef de service départemental de l’environnement, d’un représentant de la Direction de l’environnement, des éléments de l’UCG.»

Une visite qui a anéanti le peu d’espoir qui lui restait. «A ma grande surprise, ils m’ont fait comprendre qu’ils se sont déplacés pour éliminer tous les sujets. J’ai essayé d’en savoir plus parce que je voulais qu’ils épargnent ceux qui étaient bien portants, mais ils m’avaient dit qu’aucun poulet ne sortira vivant. Même les tablettes d’œuf que j’avais rangées dans un endroit de la ferme, ont été détruites.»

L’Obs

Dieyna SENE
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