28 décembre 2007-28 décembre 2018 : il y a 11 ans nous quittait Serigne Saliou Mbacké, 5ème Khalife Général Des Mourides (Le Temoin)

Né à Diourbel en 1915 et décédé à Touba le 28 décembre 2007, Serigne Saliou Mbacké est le 5e khalife des mourides.

Il bénéficiait d’une grande aura dans la communauté mouride et dans le monde musulman en général. Mais, son aura ne pouvait guère surprendre les esprits. Car, si on se fie d’une anecdote racontée par Serigne Modou Diaw Pakha, à qui Cheikh Ahmadou Bamba avait demandé d’interpréter le poème Mawahibu nâfihu (ce qu’il fit jusqu’au 53e vers qu’il ne comprenait pas. Il est revenu faire part au Cheikh de son incompréhension et ce dernier de lui dire que s’il essayait jusqu’à l’année suivante, il n’arriverait pas à le déchiffrer).

À l’époque Serigne Saliou avait sept ans et était assis à côté du Cheikh. Serigne Touba de continuer en lui disant : « Modou Diaw, le jour où vous ne me verrez plus, je transmettrai tous mes dons à mon Représentant, obéissez à ses ordres » et il posa sa main sur la tête de Serigne Saliou et dit : «Lin khâdatil udjuru wal ma salihu bi tayyi wal djazbi wa innî salihu ».

Ces mots se vérifient aisément lorsque Serigne Saliou a élevé au grade de « Cheikh » Serigne Béthio Thioune alors que Serigne Touba avait dit que « personne n’a le pouvoir d’accéder au monde transcendant où on attribue le grade de « Cheikh » ». Cet acte montre clairement que Serigne Saliou est la réincarnation parfaite de Serigne Touba. Son désintéressement vis-à-vis du clinquant de cette vie, laissait comprendre aux gens quelque peu avertis, que tout ce qui a une fin, une finitude, ne doit pas être considéré comme durable, réellement. Il avait la plus grande attention pour la famille de Serigne Touba. Jusqu’à son avènement à la tête de la confrérie, il avait régulièrement remis aux différents khalifes l’intégralité du produit de ses champs : il n’a jamais « goûté » à ses récoltes.

Un grand producteur agricole Avec khelcom comme modèle

Grand producteur, il a réalisé un énorme projet agricole (Khelcom) sur une surface de 45000 ha. Il reprit de nombreux travaux de rénovations aussi bien internes qu’externes de la mosquée et la construction de l’université islamique qu’avait entamée son frère aîné Abdoul Ahad Mbacké. Il met en oeuvre un plan de viabilisation de terrains d’environ 100 000 parcelles et un réseau d’électrification de la ville.

De même, des canalisations ont été construites pour une meilleure évacuation des eaux de pluie. Comme son père Cheikh Ahmadou Bamba Khadim Rassoul, Serigne Saliou Mbacké avait fait de l’éducation des enfants sa première occupation.

Ses daaras où les étudiants travaillent dans les champs éparpillés à travers le pays (Ngott, Ndiapndal, Ndiouroul, Ndooka…) datent de plus d’un demi-siècle. Et enfin Khelcom.

Dans ses écoles, l’enseignement du Coran et l’éducation religieuse étaient associés au travail pour indiquer qu’il s’agissait d’activités inséparables. Serigne Saliou a fait du mouridisme une voie soufie connue actuellement à travers le monde entier. L’apprentissage du travail chez les jeunes leur confère la conscience qui permet à l’homme de s’accomplir, d’être utile à lui-même et à la communauté.

Quant à l’éducation, elle a pour but dans ces daaras de faire connaître aux jeunes disciples le sens de la vie, les règles de comportement dans la société, les normes spirituelles et morales dont l’observation assure à chacun la sauvegarde de son humanité.

Source Le Témoin

Momar Diack SECK
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