126 éme édition du Magal de Touba : sens, portée et recommandations de l’événement religieux

Commémoration du départ en exil du fondateur du mouridisme Cheikh Ahmad Bamba en 1895 vers l’île gabonaise de Mayombé en 1895.    Aly Saleh revient sur le sens, la portée et les recommandations de l’événement religieux.

 

Sens et Portée

Le Grand Magal de Touba est cet événement majeur qui constitue l’un des repères les plus significatifs du calendrier de la Mouridiya. On peut, sans risque de se tromper, le considérer comme l’événement le plus important dans le Mouridisme.

Cette importance se vérifie d’abord par le fait qu’il s’agit d’une commémoration dont la célébration a été expressément demandée par le Cheikh lui-même ; ensuite, le Magal est, avec le Maouloud, pratiquement la seule commémoration pour laquelle le Khalife général des mourides fait chaque année une adresse à l’endroit de toute la communauté mouride. Sa dimension se vérifie aussi par le volume des déplacements de personnes tant à l’intérieur du pays qu’à l’étranger. Il y a aussi les dimensions impressionnantes des moyens matériels, financiers et humains qui sont mobilisés pour l’occasion.

 

Célébré le 18ème jour du mois lunaire de Safar chaque année, cet événement commémore le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba. Rappelons que ce départ eut lieu le 10 août 1895 (18 Safar 1313.H), après de multiples péripéties dans la confrontation avec les autorités coloniales qui le soupçonnaient de préparer une insurrection armée contre elles. Si l’on se réfère à la place de cet exil dans l’hagiographie du Cheikh, on comprend aisément l’importance du jour « le jour à travers lequel DIEU exauça pour le Cheikh tout ce à quoi il aspirait.»

Recommandations

La recommandation donnée par Serigne Touba le 18ème jour du mois de Safar à sa résidence de Mbacké Barry alors qu’il était sur le point de partir pour l’exil en présence de Serigne Mouhammadou Moustapha Mbacké et Cheikh Mouhammadou Fadel Mbacké, à tous les disciples est de s’associer à lui dans la célébration de l’anniversaire de ce jour en y offrant des réjouissances, en lisant le Saint Coran et les panégyriques. Son Seigneur l’a exaucé et il a obtenu tout ce à quoi il aspirait en ce jour a-t-il dit auparavant.quant à lui, revigorait les disciples et leur confirmait son retour plein de succès//

Au départ, la communauté mouride ne se réunissait pas pour célébrer le Magal , mais chacun le faisait chez lui en immolant un mouton pour certains, en préparant des repas spéciaux…

C’est Cheikh Mouhamadou Fadilou Mbacké qui a initié la célébration du Grand Magal de Touba telle que nous la connaissons aujourd’hui, en demandant aux talibés de se rendre à Touba tous ensemble le jour du 18 Safar.

Dans le Coran,DIEU spécifie à chaque communauté humaine une occasion d’action de grâce, occasion légitime de fête et de réjouissances. « A chaque peuple de la communauté musulmane, nous avons donné une occasion de Fête pour témoigner leur gratitude, afin qu’ils mentionnent le NOM de DIEU dans leur holocauste sur ce que DIEU leur a disposé en bétail -ALLAH est une seule et suprême Divinité à ELLE soumettez-vous… (Sourate 22 Verset 34)

Le Cheikh

Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, de son vrai nom Muhammad Ibn Muhammad Ibn Habiballah, est né en 1855 (1272 de l’Hégire) à Mbacké, dans le Baol.

Fin lettré, Cheikh Ahmadou Bamba a composé de très nombreux ouvrages dans les domaines de la jurisprudence, de la théologie, du soufisme, de la bonne éducation…

Martyrisé pour ses convictions religieuses par les colons français et privé de liberté pendant une majeure partie de son existence (32 ans d’exil au Gabon puis en Mauritanie, de mise en résidence surveillée et de persécutions), il a fondé la « Mouridiya » (le mouridisme) qui peut se définir comme une aspiration à Allah (Mouridoullahi) de manière conforme à l’esprit et au message prophétique et comme une philosophie du travail et de l’effort.

 

Aly Saleh Journaliste/Chroniqueur

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