Etude de la Mondiale : une déficience visuelle peut ralentir gravement la scolarisation et les acquis pédagogiques des enfants

Les enfants ayant une déficience visuelle sont en retard aussi bien en termes de scolarisation que d’acquis pédagogiques, selon une nouvelle étude de la Banque mondiale et de l’EYElliance publiée lors de la Journée internationale des personnes handicapées.

L’étude, qui s’intitule « Looking Ahead: Visual Impairment and School Eye Health Programs » (Vision pour l’avenir : déficience visuelle et programmes de santé oculaire dans les écoles), montre qu’après avoir tenu compte d’autres facteurs touchant les résultats scolaires, les enfants ayant une déficience visuelle sont en moyenne de cinq à sept points moins susceptibles d’être scolarisés, de terminer leurs études primaires et d’être alphabétisés que les enfants qui n’ont pas de handicaps. Cette conclusion repose sur une analyse de données de recensement de 21 pays (*).

Des programmes de santé oculaire en milieu scolaire, qui proposent un dépistage des troubles visuels et des lunettes aux enfants dans les écoles, sont une solution simple.

S’appuyant sur les données de suivi des acquis des élèves, cette étude montre également que dans dix pays d’Afrique francophone (*), ici aussi en tenant compte d’autres facteurs touchant les résultats scolaires, les enfants qui ont des difficultés à voir clairement en classe.

Ils ont de moins bons résultats que les autres enfants lors des tests de lecture et de mathématiques dans les écoles primaires.

Selon toujours cette étude, les effets négatifs liés à la déficience visuelle sont importants et peuvent être aussi graves que les effets négatifs d’un désavantage socioéconomique.

Pour Quentin Wodon, économiste en chef à la Banque mondiale et coauteur de l’étude,  « Une solution simple et peu coûteuse pour la plupart des enfants ayant une déficience visuelle consiste à leur fournir des lunettes dans le cadre de programmes de santé oculaire à l’école. »

D’après le document, des programmes pilotes de santé oculaire à l’école ont été menés avec succès dans de nombreux pays. Ils consistent en trois activités principales :

1) le dépistage des troubles de la vue à l’école, habituellement par des enseignants ou des infirmières ;

2) des examens oculaires à l’école et une orientation des enfants pour les cas les plus graves ;

et 3) la fourniture de lunettes ou un traitement avancé si nécessaire. Bien que certains enfants ayant une déficience visuelle aient besoin de lunettes spécialisées ou d’un traitement avancé, la plupart des enfants qui ont besoin de lunettes peuvent habituellement corriger leur vue à l’aide de lunettes prêtes à l’emploi ou à attacher en l’espace de quelques minutes.

Des essais contrôlés et randomisés montrent que corriger la déficience visuelle permet d’améliorer l’apprentissage des élèves.

Une étude de quelques-unes des plus grandes organisations caritatives qui mettent en œuvre des programmes de santé oculaire dans les écoles à travers le monde fait apparaître que le coût de ces programmes est habituellement bas. Malheureusement, en Afrique francophone, seuls 5 pour cent environ des élèves de deuxième année primaire et un peu plus de 7 pour cent des élèves en sixième année primaire ont participé à des tests de dépistage des troubles de la vue en 2014. Ces programmes devraient être intensifiés à l’échelle nationale. Les expériences montrent que cela peut être fait, y compris dans les pays à faible revenu.

Pour garantir une éducation de qualité inclusive et équitable pour tous et réduire la pauvreté de l’apprentissage de moitié – un objectif clé de la Banque mondiale – il est nécessaire de prêter attention aux enfants handicapés, y compris ceux qui sont atteints d’une déficience visuelle. Les expériences actuelles nous éclairent quant à la manière de progresser.

Mamadou Nancy Fall
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