Youssou Ndoye, Jaraaf De Ouakam : «Les djinns ont une part de responsabilité dans ces drames routiers»

La psychose des accidents hante les Sénégalais, les superstitions allant bon train avec la récurrence des collisions mortelles sur les routes. Dans cette vague de complaintes des populations qui semblent ne plus savoir où donner de la tête, des autorités coutumières, à l’image de Youssou Ndoye, Jaraaf de Ouakam, village Lébou appartenant aux Tank (Yoff, Ngor et Ouakam), gardiennes des traditions, ont élevé la voix pour tenter d’expliquer et d’avertir les autorités religieuses comme politiques de la nécessité de se prémunir contre d’éventuels drames dans le pays.

«Ces accidents vont perdurer. Cela fait plus d’un mois que je cours derrière les autorités pour que ce problème soit réglé. Il nous faut faire des offrandes pour que cela cesse. Cette situation, nous la vivons depuis le mois de novembre. Les ‘djinns’ ont une part de responsabilité dans ces drames routiers», a déclaré le dignitaire Lébou, Jaraaf de Ouakam.

«Ce qu’il faut faire, c’est un retour à nos pratiques anciennes comme cela se passait avec nos aïeuls. Dans ce genre de cas un peu louche puisque c’est comme si ça n’épargnait aucune localité du pays, le plus approprié, c’est de nous donner les moyens de communier avec ces génies protecteurs. J’avais dit aux autorités étatiques de m’appeler avant le 30 décembre, jusqu’à ce jour rien n’a été fait.

Peut-être, à leur niveau, ils ont fait des choses dans ce sens. Pas plus tard qu’hier je faisais des sacrifices. Mais, il en reste d’autres. Un retour à la tradition ancestrale est impératif pour calmer les esprits. Il faut que tout rentre dans l’ordre, que les esprits retournent dans leur lieu de prédilection. Mais que nous ne les oublions pas», rappelle le Jaraaf de Ouakam

Il souligne que dans les villages lébous, comme ailleurs dans chaque partie du Sénégal, il y a des totems ou des génies protecteurs qui veillent à la tranquillité des populations et des étrangers qui y habitent.

Le Jaraaf de Ouakam n’a pas raté l’occasion pour souligner que les concerts de casseroles sont à bannir. Youssou Ndoye a rappelé que nos ancêtres l’interdisaient. «Dans le passé, c’était interdit de taper sur les bols au risque de causer des crises chez les enfants. En général, les djinns profitent de cette occasion pour posséder ou quitter le corps d’un individu. A mon avis, on doit interdire ces concerts de casseroles dans le pays. Une loi doit être votée à l’Assemblée nationale pour interdire cette forme de manifestation. Peut-être que les gens ne s’en rendent pas compte, mais il y a trop de choses graves dans cette façon de se faire entendre», a dit le Jaraaf de Ouakam qui prédit le malheur dans les rangs des acteurs politiques. «Il reste d’autres malheurs comme des maladies qui guettent des membres de ce gouvernement. Toutefois, il faut reconnaître que Dieu est Miséricorde, qu’il nous protège», a-t-il dit.

Vox populi

Oumou Khaïry NDIAYE
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