Violences à Rufisque: tout le monde est fautif et les responsabilités sont partagées (Par Aly Saleh)

Alors que la planète  est en proie au nouveau variant Omicron qui dicte sa loi et inquiète les scientifiques, une certaine partie de la jeunesse sénégalaise ne trouve rien d’autre à faire que de verser dans une violence aveugle.

Après le stade Amadou Barry de Guédiawaye il y’a deux semaines,  l’arène nationale le dimanche dernier, c’est  au tour du stade Ngalandou Diouf de Rufisque de  leur emboîter le pas lundi.

Et pourtant l’irréparable aurait pu être évité si la rencontre entre les Asc Thiawléne et Guiff avait été annulée pour raison d’insécurité.

Tout le monde avait senti l’affaire venir à quelques heures du démarrage du match. Les hostilités entre les supporters des deux équipes rufisquoises à l’entrée et aux alentours du stade avaient même bloqué les passants et les automobilistes dans les deux sens.

C’est pourquoi le préfet de Rufisque n’aurait jamais dû autoriser la tenue de la compétition.

Ce qui s’est passé est inadmissible et indigne de personnes civilisées. Aussi ces actes de barbarie perpétrés dans la ville de Mame Coumba Lamba n’honorent pas le monde sportif encore moins le mouvement populaire.

Des sièges de tribunes détruits, une pelouse incendiée, des toilettes saccagées, une partie du mur qui tombe sur des personnes.

Des agressions et saccages de biens d’autrui à tout bord conduisant à des pertes en vies humaines et plusieurs blessés.

C’est triste et malheureux ce qui s’est passé à Rufisque et ces actes ne doivent pas rester impunis.

Ce n’était pas la motivation ni la vocation originelle des navetanes où l’on ne retrouve plus la culture ni les activités lucratives.

Pourtant les travaux de réhabilitation du seul édifice sportif à Rufisque qui auront duré  7 ans viennent à peine d’être terminés et voilà que tout repart en fumée cause de l’indiscipline sans borne et l’inconscience caractérisée d’une toute petite frange de la population en perte de repère.

Tout le monde a le cœur meurtri et condamne avec la dernière énergie ces vils et ignobles agissements.

C’est pourquoi les auteurs de cette sauvagerie doivent être retrouvés et traduits devant les juridictions dans les meilleurs délais.

Des actes pareils ne doivent pas prospérer ni rester impunies.

Trop, c’est trop! Et dans cette histoire c’est la ville de Rufisque et les rufisquois qui en pâtissent. A-t-on pensé aux dégâts collatéraux qui vont résulter de cette violence? Où vont désormais s’entraîner et recevoir les équipes rufisquoises lors des championnats de football professionnel?

L’autre point important est qu’il faudrait connaître la cause réelle des incidents, beaucoup ont indexé les forces de l’ordre pour avoir lancé des projectiles dans les gradins.

Ce qui a provoqué une panique générale des supporters qui sont descendus pour envahir le terrain.

Ces derniers qui ont sauté sur la pelouse n’ont fait qu’essayer de sauver leur vie qui était en danger.

Le Président  de l’ODCAV est lui aussi, accusé d’avoir voulu coûte que coûte organiser la rencontre.

Et il paraîtrait que les autorités avaient été très tôt alertées dés que les hostilités entre les supporters des deux équipes ont débuté sur le chemin du stade.

Mais elles auraient fait la sourde oreille.

Pour beaucoup, le drame survenu aurait pu être évité, c’est pourquoi les responsabilités sont partagées car tout le monde est fautif.

 

Tous les rufisquois connaissent l’Asc Thiawléne réputée agressive.

Elle a été sanctionnée plusieurs fois pour ses agissements mais jamais assez, puisqu’on s’arrange toujours pour lui faire payer une amende et hop on la remet en compétitions et personne ne sait pourquoi. Tout le monde savait aussi qu’il s’agissait d’un match à haut risque et les dispositions sécuritaires n’avaient pas  été prises comme il le fallait.

Dans l’esprit des mouvements de masse, il n’y a pas que les recettes que génèrent les rencontres organisées qui sont les plus importantes. Au delà de l’aspect financier, il y’a la sécurité des populations et de leurs biens.

 

Le mouvement  navétane s’était engagé dans une dynamique de développement et de construction nationale. Mais de nos  jours ces activités ne répondent plus aux objectifs de développement durable. On doit mener une réflexion sur le caractère durable des activités de vacances avec les acteurs du mouvement navétane qui doivent intervenir sur le développement économique, la promotion de l’emploi, la cohésion sociale, la lutte contre la faim et la pauvreté, l’éducation civique et citoyenne,  la protection de l’environnement,…

Ce sont ces thématiques propres au développement humain et socio-économique qui peuvent  constituer un puissant levier d’action et de développement.

 

Aly Saleh Journaliste/Chroniqueur

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