Une enquête de l’ANDS confirme les améliorations de la santé des Sénégalais

Fécondité et mortalité des enfants

Le niveau de fécondité des femmes sénégalaises reste encore relativement élevé et la tendance à la stagnation semble se confirmer (5 enfants par femme depuis 2005) Des différences très nettes de fécondité apparaissent entre milieux de résidence: une femme urbaine a un niveau de fécondité nettement plus faible (4,0 enfants par femme) qu’une femme rurale (6,3). A contrario, la santé des enfants s’améliore puisque de plus en plus d’enfants survivent après leur cinquième anniversaire. Il y a 15 ans, 94 enfants nés vivants atteignaient leur 5e anniversaire (94 ‰).

Ce taux est tombé à 54 sur 1000 au cours des cinq dernières années (54‰), soit environ un enfant sur 19. Parmi ces enfants, ceux qui n’atteignent pas leur 1e anniversaire après la naissance sont au nombre de 33 ‰.

Après un an, les enfants ne survivant pas au-delà de leur 5e anniversaire sont de 22‰.

Contraception et préférence en matière de fécondité des femmes

Malgré une hausse régulière, la pratique contraceptive reste relativement faible chez les femmes. A peine plus d’une femme sur cinq (22%) ont recours à la contraception.

L’utilisation des méthodes contraceptives par les femmes en union continue d’augmenter: 22 % pour toutes méthodes confondues, et 20 % pour les méthodes modernes contre 16 % à l’EDS-Continue 2012-2013.

L’utilisation des méthodes modernes reste essentiellement le fait des femmes urbaines (29 %), celles résidant dans la région Ouest (32 %), les femmes ayant un niveau d’instruction secondaire ou plus (33 %).

Par ailleurs, 64 % des femmes peuvent être considérées comme des candidates potentielles à la planification familiale car elles ne veulent plus d’enfants (20 %) ou désirent espacer la naissance de leurs prochains enfants pour une période d’au moins deux ans (44 %).

État nutritionnel des enfants 

Bien que l’allaitement des enfants soit quasi généralisé dans le pays (99%), l’allaitement exclusif ne concerne qu’un tiers des enfants (33%).

Par ailleurs, il est montré que le nombre d’enfants souffrant de retard de croissance n’est pas négligeable (19%) tandis que ceux émaciés sont faibles (6 %).

Par contre, la prévalence de l’anémie chez les enfants de 6-59 mois est importante puisque touchant six enfants sur dix (60 %). Ce résultat témoigne toutefois des efforts qui ont été engagés puisque le taux était de 71 % il y a 1 an.

Santé de la mère et de l’enfant 

Les données de l’EDSC montrent des améliorations de la santé des femmes. La grande majorité des femmes (96 %) ont consulté un professionnel de santé durant la grossesse de leur naissance la plus récente.

Cependant, seules 48% des femmes ont effectué au moins les 4 CPN. En outre, dans près de 3 cas sur 5, la première visite a eu lieu durant les 3 premiers mois de grossesse. Trois naissances sur quatre (75 %) se sont déroulées dans un établissement sanitaire, et 56 % ont bénéficié de l’assistance de personnel de santé au moment de l’accouchement.

La majorité des enfants de 12-23 mois ont reçu le vaccin du BCG (95 %), les trois doses de Penta (89 %), celles de Polio (84 %) et 80% ont été vaccinés contre la rougeole avant l’âge de 12 mois.

Au total, plus de sept enfants de 12-23 mois sur dix (74 %) ont reçu tous les vaccins du Programme Élargi de Vaccination (PEV). Au cours des deux semaines avant l’enquête, 3 % d’enfants ont présenté des symptômes d’IRA 11 % ont eu de la fièvre et 19 % ont eu la diarrhée.

Au cours des épisodes diarrhéiques, 24 % des enfants ont reçu une TRO (SRO ou solution préparée à la maison).

Paludisme

Les résultats de l’EDS-Continue 2014 indiquent que  plus de huit ménages sur dix soit 82 % possèdent au moins une moustiquaire, 74 % possèdent au moins une Moustiquaire Imprégnée d’Insecticide (MII) et 70 % une Moustiquaire Imprégnée d’Insecticide à Longue Durée d’Action (MILDA).

Dans l’ensemble, 9 % des ménages ont déclaré que les murs internes de leurs habitations ont été pulvérisés dans les 12 mois précédant l’enquête. Au total, 40 % des membres des ménages ont dormi sous une MII la nuit ayant précédé l’enquête ; cette proportion est de 52 % dans les ménages disposant d’au moins une MII.

Pour les enfants de moins de cinq ans ces proportions sont respectivement de 43 % et 54% ; pour les femmes enceintes, elles sont respectivement de 38 % et 52 %.

Environ neuf femmes enceintes sur dix (89 %) ont pris des antipaludéens à titre préventif au cours de leur dernière grossesse, mais seulement 40 % ont reçu au moins deux doses ou plus de SP/Fansidar dont, au moins une, pendant une visite prénatale, tel que recommandé dans le cadre du Traitement Préventif Intermittent (TPIg).

Parmi les 11 % d’enfants de moins de cinq ans qui avaient eu de la fièvre au cours des deux semaines ayant précédé l’enquête, des conseils ou un traitement ont été recherchés pour 54 % d’entre eux.

Seulement 1 % des enfants de 6-59 mois ont été testés positifs au diagnostic microscopique du paludisme (goutte épaisse).

 Excision

La pratique de l’excision concerne 13 % des filles de  moins de 15 ans.

Pour ces dernières, le taux était de 15 % à l’EDS-MICS 2012. Les données indiquent que la pratique de l’excision concerne plus les ethnies Mandingue (36 % de filles de 0-14 ans excisées), Soninké (33 %), Diola (22%) pour le Sud et Poular (29 %) pour le Nord.

Les prévalences sont faibles au niveau des ethnies Wolof et Sérer (au plus 1 %). En outre, la proportion  de filles excisées est beaucoup plus importante en milieu rural (17 %) qu’en milieu urbain (8 %).

En matière de perception du phénomène, 16 % des femmes contre 13% des hommes de 15-49 ans déclarent que l’excision est exigée par la religion. Les résultats indiquent également que 44 % des femmes excisées estiment que c’est une exigence de la religion alors que chez les femmes non excisées, ce pourcentage n’est que de 3 %.

Maladies chroniques 

Les femmes sénégalaises souffrent plus de maladies chroniques (20 %) que les hommes ( 13 %).

L’hypertension artérielle est la principale plainte notamment  chez la femme (45 %) contre 27 % pour  l’homme, la proportion de femmes se plaignant de diabète est 6 % contre 9 % chez l’homme.

L’asthme est plus fréquent chez les hommes (12 %) que chez les femmes (10 %).

Près de 9  personnes sur dix souffrant d’une maladie chronique ont été informées par un médecin (89 %) et parmi eux, seulement deux tiers (66 %) sont régulièrement traités.

Seules 2 % des personnes âgées de 15 ans ou plus se plaignent d’incapacité fonctionnelle et parmi elles 51 % souffrent de mobilité, 27 % de la vue et 21 % de compréhension et de communication

Oumou Khaïry NDIAYE
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