Troubles au Mozambique : 16 pays de la communauté SADC envoient des troupes pour un retour au calme

Les dirigeants des 16 pays de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont décidé de déployer une force militaire pour aider le Mozambique à contenir l’insurrection djihadiste, qui a fait plus de 3 000 morts et déplacé près d’un million dans la province riche en gaz du pays de Cabo Delgado au cours les quatre dernières années.

Lors de leur sommet qui vient de se terminer à Maputo, les dirigeants régionaux ont mandaté la Mission de la Force en attente de la SADC pour aider le Mozambique à « combattre le terrorisme et les actes d’extrémisme violent ».

Outre le déploiement des troupes, a également déclaré un responsable, la SADC « continuera, en collaboration avec les agences humanitaires, à fournir un soutien humanitaire aux personnes touchées par les attaques terroristes.

Les décisions apporteront beaucoup de réconfort au président mozambicain assiégé Filipe Nyusi. Ils évoquent également le souvenir de la façon dont les pays africains se sont mobilisés pour s’attaquer aux problèmes de sécurité dans un passé récent, imitant l’exemple de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui a mis en place le Groupe de surveillance du cessez-le-feu, l’ECOMOG en 1990, pour faire face avec les guerres civiles au Libéria, en Sierra Leone et les conflits dans d’autres États membres.

En 2014, l’Afrique du Sud a stoppé une tentative de coup d’État au Lesotho !

La réunion de Maputo a également été suivie par le président du Botswana Mokgweetsi Keabetswe Masisi, le président de la RD Congo Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le Premier ministre du Lesotho Moeketsi Majoro, le président du Malawi Lazarus Chakwera, le président sud-africain Cyril Ramaphosa et le président de la Tanzanie Samia Suluhu Hassan.

Les opérations militaires de l’Éthiopie dans sa région la plus septentrionale du Tigré sont un autre conflit dangereux qui fait rage et qui requiert l’attention urgente des dirigeants africains et de la communauté internationale.

Le gouvernement éthiopien a refusé ou restreint l’accès humanitaire et de communication à la région, ce qui rend difficile, voire impossible, de déterminer le nombre de victimes et l’étendue de la dévastation humanitaire. Il y a des allégations de crimes de guerre, de nettoyage ethnique et de génocide, alors que le monde regarde, y compris l’Union africaine dont le siège est à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne.

La leçon durable et la solution durable aux crises sans fin en Afrique consistent à étouffer les conflits potentiels dans l’œuf avant leur escalade.

L’Afrique a besoin de dirigeants visionnaires dotés d’une forte volonté politique et de politiques favorables aux populations. Ces dirigeants doivent mettre en place des systèmes de gouvernance politique et socio-économique exemplaires et aborder les problèmes liés au mécontentement, à l’ethnicité, à l’intolérance religieuse, au copinage, à la pauvreté, à l’injustice, à la corruption, à l’exclusion, au chômage élevé des jeunes, à la criminalité, et garantir le respect des droits de l’homme, le bien-être et la protection de la vie et des biens.

Correspondance particulière

Paul Ejime

Pape Ismaïla CAMARA
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