Transparency International : C’est maintenant ou jamais pour l’action climatique

 

Cette semaine, nous célébrons le Jour de la Terre avec un sentiment d’urgence accru. Le monde reconnaît enfin que la fenêtre d’opportunité pour prévenir un changement climatique catastrophique se referme – rapidement.

Plus tôt ce mois-ci, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a lancé ce que beaucoup considèrent comme un dernier avertissement pour éviter une catastrophe mondiale provoquée par le climat.

Alors que certains ont intensifié leurs efforts ces dernières années, le rapport du GIEC indique clairement que nous n’en faisons pas assez pour éviter même le pire des scénarios. Tout doit changer – de l’économie mondiale aux transports, et de la façon dont nous alimentons nos maisons à la façon dont nous nous approvisionnons en nourriture et en vêtements. Mais le rapport avertit que les investissements climatiques doivent être multipliés par six pour atteindre nos objectifs.

Pourtant, des acteurs puissants bloquent toujours une transition verte. Et même si suffisamment d’argent est acheminé vers le financement climatique, les fonds peuvent être volés ou détournés. Pour la première fois, le rapport du GIEC mentionne explicitement la corruption et l’abus d’influence comme des obstacles à la réalisation des objectifs climatiques. Cependant, ces points critiques n’ont pas été inclus dans le résumé du rapport, qui est le document clé utilisé par les législateurs pour éclairer leurs politiques climatiques.

Cela nous préoccupe depuis des années car la corruption trouve un terreau fertile partout où il y a des sommes colossales. Plus de 632 milliards de dollars américains ont été investis dans l’action climatique en 2019 et 2020, et le financement continue d’augmenter.

Les estimations de la quantité de financement climatique perdue à cause de la corruption varient considérablement, allant de 1,4 à 35 %. Mais il y a une chose dont nous pouvons être sûrs : tout montant est trop élevé et met des vies en danger. Les populations vulnérables qui ressentent d’abord les effets de la crise climatique dépendent le plus de ces investissements, de sorte que leur épuisement affecte de manière disproportionnée ceux qui en ont le plus besoin.

La force de notre réponse au changement climatique dépendra de notre capacité à protéger les fonds climatiques contre la corruption.

Notre nouveau rapport publié cette semaine est un pas dans cette direction. Nous avons évalué les cadres de gouvernance de cinq fonds d’investissement pour le climat – qui ont collectivement promis 40 milliards de dollars américains pour l’action climatique – dans les domaines de l’intégrité, de la responsabilité, de la transparence et de l’efficacité des politiques.

Nous avons relevé plusieurs lacunes inquiétantes et formulé des recommandations claires pour chaque fonds. Des rapports de ce type contribuent à faire pression sur les fonds climatiques pour qu’ils améliorent leurs pratiques, garantissant qu’aucun argent destiné à l’action climatique ne soit perdu à cause de la corruption.

Le message des experts et des communautés sur le terrain est clair : il n’y a pas de temps à perdre et aucun sou que nous ne pouvons nous permettre de perdre. C’est un moment où tout le monde est sur le pont. C’est pourquoi notre mouvement mondial exige des freins et contrepoids sur la politique climatique, des flux transparents d’argent climatique et des systèmes clairs de suivi et de responsabilité des projets climatiques.

Tranparency International

Mamadou Nancy Fall
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