Traite de personnes : Le cerveau d’un des plus vastes réseaux de trafic de migrants au Sénégal, extradé d’Espagne

Dépeint comme étant l’un des plus influents trafiquant de migrants du Sénégal, G. S. est tombé loin de ses bases. Activement recherché par les forces de l’ordre, il a été cueilli en terre espagnole, à la suite d’un mandat d’arrêt international décerné par le juge d’instruction du 8e cabinet de Dakar.

S. Le nom qui se cache derrière l’initial de cet homme, est bien connu dans le milieu des réseaux de trafic de migrants vers l’Europe. Une notoriété acquise par G. S. qui passe pour l’un des plus influents animateurs de ce trafic. Cette renommée, G. S. ne l’a pas usurpée.

En atteste l’ampleur de ses actions délictuelles qui l’ont amené à convoyer des migrants clandestins via les airs, la route et à travers des embarcations clandestines. Seulement, au-delà d’empocher des sommes faramineuses déboursées par les passagers, G. S. jouait des tours à plusieurs clandestins, notamment ceux-là convoyés en Europe par la route, via, la Mauritanie et le Maroc.

Plusieurs d’entre eux sont délibérément abandonnés en plein désert et sans assistance. Tirés d’affaires, plusieurs rescapés vont saisir les limiers de la division nationale de lutte contre le trafic de migrants et pratiques assimilées (Dnlt). En l’espace de quelques mois, les hommes du commissaire Faye vont être submergés de plaintes, toutes formulées contre le mystérieux G. S. qui est parvenu à filer entre les mailles des filets des forces de l’ordre à ses trousses.

A défaut de pouvoir mettre la main sur le «capo» G. S, les limiers de la Dnlt vont mettre le grappin sur plusieurs de ses acolytes. Alors que ses complices déférés, croupissent en détention, G. S. qui avait empoché suffisamment de liasses de billets de banque, se la coule douce en Espagne

Le mandat d’arrêt du juge du 8e cabinet qui a perdu G. S.

Déterminés à lui mettre la main dessus, afin qu’il réponde des accusations articulées par la dizaine de victimes identifiées, le commissaire Faye a pris langue avec lemagistratinstructeurdu8e cabinet, en charge de cette procédure pendante en justice. L’enjeu est simple : amener le juge a décerner un mandat d’arrêt international contre le fugitif, G.S.localisé en Espagne. Une requête à laquelle le magistrat instructeur a accédé. Un mandat d’arrêt international est ainsi décerné contre G. S

Muni de ce document, les policiers de la Dnlt, vont, en synergie avec les autorités judiciaires espagnoles, s’évertuer à donner suite à la décision prise par le juge du 8e cabinet. Les investigations menées en Espagne avec le concours de la police espagnole va porter ses fruits. G. S. est formellement localisé dans ce pays d’accueil et mis aux arrêts. L’information est transmise à Dakar qui, à la faveur de la coopération policière liant les deux pays, dépêche en Espagne des policiers de la Dlnt pour réceptionner le mystérieux «colis». Les limiers sénégalais et leurs collègues espagnoles s’accordent sur la procédure d’extradition en vigueur. G. S. est ainsi remis aux policiers sénégalais qui embarquent dans le premier avion à destination du Sénégal, avec dans leurs «bagages», le «capo». Une fois à L’Aibd, G. S. est conduit sans détour dans les locaux de la Dnlt. Au terme des procédures en vigueur en la matière, il est acheminé à la maison d’arrêt et de correction de Dakar, où il a rejoint ses acolytes en cellule.

 

«Des migrants abandonnés en plein désert »

Alors qu’il prenait ses marques dans ce lieu de privation de liberté, le commissaire Faye et ses hommes prennent langue à nouveau avec le juge du 8e cabinet d’instruction de Dakar, à charge pour qui de poursuivre l’information judiciaire et situer les charges qui pèsent sur G. S. âgé de 43 ans. Au nombre de ces récriminations, soufflent des sources de l’observateur, figurent le cas de migrants «abandonnés dans une zone hostile du désert, entre le Maroc et la Mauritanie. Mais aussi, le cas de l’arraisonnement à 65 km au large de Dakar, de l’une de ses embarcations convoyant 128 migrants, dont plusieurs mineurs. Les passagers avaient déboursé chacun, entre 400 et 700 000 FCfa pour faire partie de ce voyage périlleux.»

L’Obs

Pape Ismaïla CAMARA
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