SUTSAS célèbre la nomination de Boucar Diouf : Vers une Action Sociale renforcée

La nomination de Monsieur Boucar Diouf, Conseiller en Travail Social, au poste de Directeur Général de l’Action Sociale (DGAS), représente une véritable source de satisfaction pour le Syndicat Unique de Travailleurs de la Santé et de l’Action Sociale (SUTSAS).

Cette désignation marque enfin le début de la mise en œuvre des recommandations des Assises nationales de l’Action sociale, qui étaient restées en suspens depuis 2012. L’histoire de l’Action sociale au Sénégal remonte à 1978, lorsque les autorités de l’époque ont décidé d’en faire un département ministériel distinct de la Santé, englobant divers programmes de prophylaxie sociale, d’hygiène et de promotion de la santé.

Face à cette séparation, le Syndicat Unique de la Santé (SUTS) a pris la décision, lors d’une Assemblée générale, de se renommer Syndicat Unique de Travailleurs de la Santé et de l’Action Sociale (SUTSAS).

Leur première revendication était de réconcilier Santé et Action Sociale, affirmant que la santé ne se limite pas à l’absence de maladie ou d’infirmité, mais qu’elle doit aussi intégrer les déterminants sociaux. En 1986, un premier travailleur social fut nommé Directeur de l’Action Sociale, mais ce poste fut ensuite confié à d’autres professionnels, souvent non moins compétents, mais spécialisés dans l’assistance sociale ou les affaires sociales.

« Il a fallu attendre 2024, et plus précisément le 18 juillet, pour que, sous l’égide d’un nouveau pouvoir prônant la souveraineté et l’autonomie, un second travailleur social soit nommé à la tête de la DGAS. Cette nomination vise à gérer les efforts nationaux d’éradication ou de réduction des problèmes sociaux, incluant la santé, et à promouvoir l’autonomisation des groupes vulnérables, conformément à l’article 17, alinéa 3 de la Constitution » relève le communiqué du Sutsas.

Le SEP du SUTSAS salue cette décision remarquable, félicite le nouveau DGAS, et l’encourage à concrétiser les recommandations pertinentes des Assises nationales de l’Action sociale, notamment la finalisation de la loi d’orientation sociale et la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées ratifiée en 2010.

Le changement de paradigme attendu implique une approche systémique qui valorise les compétences des acteurs en charge des interventions sociales au bénéfice des populations. Il est essentiel de rappeler que toute politique économique doit être accompagnée d’une politique sociale claire, orientée vers des missions précises et non simplement vers l’assistance aux groupes vulnérables et aux maladies chroniques.

Depuis 1994, le Sénégal dispose de l’ENTSS, une institution chargée de former des cadres spécialisés capables de gérer les problèmes sociaux à tous les niveaux, de formuler des politiques et de mettre en œuvre des programmes de prophylaxie sociale.

Le SUTSAS déclare continuer de lutter pour que les travailleurs sociaux soient impliqués dans les décisions stratégiques et opérationnelles, assurant ainsi une prise en charge holistique des problèmes sociaux des Sénégalais. L’objectif ultime reste le bien-être de toute la population.

Il  appelle également à un remembrement de la DGAS pour éliminer les redondances au sein de certains départements ministériels et améliorer les conditions des Centres de Promotion et de Réinsertion Sociale (CPRS). Actuellement, le budget alloué à la DGAS, de seulement environ 3 milliards de francs CFA, soit moins de 1% du budget du Ministère de la Santé et de l’Action Sociale, est insuffisant pour répondre aux besoins.

« La lutte se poursuit pour un système de santé et d’action sociale cohérent, performant, motivant, mobilisateur et résilient, avec pour objectif un système de santé davantage axé sur la prévention que sur le curatif, et une médecine accessible à tous. » Conclut le communiqué

Oumou Khaïry NDIAYE
Up Next

Related Posts