Le chef de l’Etat, M.  MackySall, a finalement franchi le rubicond pour s’adresser hier aux Sénégalais. Sa sortie tant souhaitée depuis l’éclatement de l’affaire Sonko a  cependant un goût amer.

Même s’il a fait mieux que son ministre de l’intérieur en essayant de rassurer le peuple et d’appeler au calme,  il n’ en demeure pas moins que son discours révèle un aveu d’échec.

Il reconnaît que ce chaos qu’on a vécu ces derniers jours est dû à la misère du peuple.

C’est du moins le sentiment qui se dégage lorsqu’on  l’entend établir un quelconque  lien entre les actes de pillages et le mal-vivre des jeunes.

Il avoue donc implicitement l’échec de sa politique d’emploi et veut ainsi rectifier le tir après neuf  années à la tête du pays.

C’est d’ailleurs dans  cette perspective qu’il  dit vouloir engager « dans les meilleurs délais une réorientation des allocations budgétaires pour améliorer de façon substantielles »  les besoins des jeunes.

Cette tentative de séduction  de la jeunesse, une énième du genre,  va-t-elle prospérer ? Mystère.

En tout cas, ces jeunes qui sont sortis dans la rue pour manifester ne sont pas uniquement  poussés par un sentiment de mal vivre comme il le pense.

Il faut dire que ces jeunes  en ont tout simplement assez  de ce régime qui ne savait  plus quoi faire d’eux avant même  la Covid-19, qu’il utilise aujourd’hui  comme prétexte pour se dédouaner de leurs échecs chroniques, relatifs à leurs orientations politiques mal planifiées. Le TER ne vous dit-il rien ?

Il y a  aussi que ces jeunes sont pour la plupart acquis à la cause du leader de Pastef qui incarne des idées nouvelles.

Ainsi malgré ce discours aux allures d’un mea culpa, il sera difficile pour le président Macky Sall de regagner  la confiance de la jeunesse.

Son principal opposant, M. Ousmane Sonko, le président du parti Pastef a exploité avec brio le vide laissé par le gouvernement, qui il faut le dire a mal géré cette jeunesse. On nous dit qu’entre août et octobre 2020, près cinq cent jeunes Sénégalais ont péri en mer.

Pendant ce temps qu’a fait l’Etat ? Rien.

Sonko a de ce fait,  pris une sacrée avance sur le régime . Cette affaire de viol a  davantage renforcé sa popularité qu’elle n’a  terni son image.

Au finish , il semble que c’est Macky qui est en difficulté. Son  discours en dit long sur cette éventualité. Serait ce déjà le début de la fin ?

Jean Nzalé