Situation économique jugée désastreuse du pays : Abdoul Mbaye et ACT dénoncent les statistiques «mensongères et trompeuses» du pouvoir

En conclave, ce samedi, Abdoul Mbaye et le Conseil national (CN) du parti Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT) se sont penchés sur la situation «catastrophique» de la campagne agricole 2022-2023 qui pourrait entrainer de «graves conséquences en termes d’appauvrissement de nos concitoyens paysans et de renchérissement des denrées produites localement du fait de leur rareté».

Pour les partisans de l’ancien Premier ministre de Macky Sall, cette situation découlerait de la «conséquence directe d’une politique agricole négligée» par le régime de Macky Sall. Ils dénoncent à cet effet, les «statistiques mensongères récurrents» et «trompeuses» sur la production agricole sénégalaise, visant à «gonfler un taux de croissance national».

Le CN s’est également attardé sur les difficultés persistantes du secteur de la pêche marquée par «la baisse des revenus des pêcheurs artisanaux, l’indisponibilité des produits halieutiques pour la consommation locale et le fort renchérissement de ces produits devenus inaccessibles à plusieurs ménages». En cela, Abdoul Mbaye et Ci réitèrent leurs propositions visant à limiter les licences de pêche attribuées à des navires étrangers, souvent dans des conditions opaques, notamment, en ne les accordant qu’à des navires dont les pays d’origine accueillent les pêcheurs sénégalais en réciprocité.

«Dans la perspective d’une situation de famine au cours des prochains mois de soudure, le CN appelle le gouvernement à prendre les mesures d’aide aux nombreuses populations menacées par l’insécurité alimentaire. Pour ce faire, le CN exige que les ressources budgétaires actuellement utilisées pour mettre en campagne illégale le Président de la République dans des tournées, à travers le territoire, soient consacrées à lutter contre l’insécurité alimentaire et la famine», plaident-ils.

D’après le Conseil national de l’ACT, les «contraintes d’ajustement structurel» subies par le Sénégal découleraient de la volonté du Fond Monétaire International (FMI) qui soumet le pays pour «maintenir les facilités de financement dont notre pays bénéficie». Un «nécessaire ajustement», dira le parti de l’ancien PM, qui se traduit, en particulier, par la «hausse des tarifs d’électricité et des prix de carburant à la pompe ; la hausse des tarifs d’électricité étant moins motivée par une augmentation des prix de pétrole que par la gestion politicienne de la Senelec».

Et pour l’ACT, ces augmentations diverses de prix sont la conséquence directe d’une «mal gouvernance qui, bien que souvent dénoncée, poursuit ses ravages au travers du nombre élevé de scandales financiers, de faillites masquées de sociétés nationales et de détournements de deniers publics».

La question des inondations a été aussi évoquée par le CN de l’ACT qui invite ainsi le chef de l’Etat à préparer la lutte contre ce fléau, tout en espérant que des travaux déjà engagés, au préalable permettront d’éviter les faits récurrents dont souffrent les populations, en particulier celles des banlieues de Dakar et de la grande ville de Touba. «Les plans ORSEC annuels et récurrents traduisent une regrettable insouciance face aux souffrances des populations, et ne pourront jamais se substituer au Programme décennal de lutte contre les inondations (Pdli) de 2012 et abandonné en 2013 parce que mis en œuvre sur des bases trop transparentes», regrettent-ils.

Par ailleurs, le CN s’est incliné devant la mémoire des trois soldats tombés au Mali, dans le cadre de la MINUSMA, tout en souhaitant un prompt rétablissement aux cinq blessés, avant d’interpeller le régime de Macky Sall à accélérer les enquêtes portant sur le décès et la disparition des gendarmes Fulbert Sambou et Didier Badji au Sénégal, ainsi que celles relatives aux 13 victimes des manifestations de mars 2021 «tuées à balles réelles et de François Macao mort en garde à vue».

Le CN a appelé la CEDEAO à «se montrer plus attentive aux causes déclenchant les coups d’état plutôt que de s’échiner à les combattre sans grand succès lorsque les populations adhèrent au départ des pseudo-démocrates qui les gouvernent». Afin d’aider ladite organisation d’intégration sous régionale à préserver sa crédibilité, ACT l’invite à «inventer des mécanismes de sanctions contre les dirigeants auteurs de violences contre leurs Constitutions et ceux qui ne respectent pas les décisions de la Cour de Justice de la CE­DEAO».

Concernant l’actualité internationale, le bureau politique national de ACT a vivement condamné les propos «racistes» tenus par le Président tunisien à l’endroit des Africains du sud du Sahara.

Cependant, le conseil regrette «l’absence d’actions de communication suffisante dans les pays d’émigration portant sur les risques d’exactions auxquels les migrants s’exposent en se rendant dans certains pays du nord de l’Afrique». Une occasion que ladite structure a saisie pour rappeler que ces flux migratoires sont «alimentés par des échecs de développement», et que leur solution durable dépend du «choix démocratique» de bons dirigeants.

Vox

Saphiétou Mbengue
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