D’après la commission électorale de Sierra Leone, l’élection présidentielle du 24 juin 2023 a été remportée par le sortant Julius Maada Bio avec 56% des voix. Alors que son adversaire conteste les résultats, les observateurs craignent des violences malgré le calme apparent.
La Sierra Leone tiendra-t-elle le pari d’instaurer durablement une tradition d’élections pacifiques ? C’est en tout cas ce qu’essayent d’évaluer les experts et observateurs depuis la tenue du scrutin présidentiel samedi 24 juin, dans ce pays longtemps marqué par des coups d’Etat et une guerre civile sanglante.
Les résultats proclamés mardi 27 juin ont donné vainqueur au premier tour le président sortant, Julius Maada Bio (photo). Selon la commission électorale, il a recueilli 56,1% des suffrages exprimés, contre 41,1% pour son principal adversaire, Samura Kamara. Sur Twitter, ce dernier a annoncé qu’il « rejette catégoriquement les résultats annoncés par la commission électorale », après avoir dénoncé un « manque total de transparence et de responsabilité » de la part de la commission électorale.
Malgré ces contestations, le chef d’Etat âgé de 59 ans a prêté serment mercredi 28 juin.
Alors que l’Observatoire national des élections, composé d’organisations de la société civile, a souligné mardi 27 juin des irrégularités présumées dans les données de la commission électorale sur le taux de participation notamment, on a signalé à ce jour ni grande manifestation ni coup de force de l’opposition. Certains observateurs estiment que ce calme serait en partie lié au timing des résultats, qui sont apparus à la veille de l’Aïd al-Adha, la fête de la Tabaski, un jour important pour la communauté musulmane et déclaré férié.
Alors que les jours s’égrènent, la réaction des partisans de Samura Kamara est particulièrement scrutée. « Je m’élèverai au-dessus de cette parodie et je m’engage à continuer le combat pour une meilleure Sierra Leone », avait indiqué ce dernier sans préciser ses intentions.
De son côté Julius Maada Bio a déjà annoncé les grandes lignes du plan d’action de son nouveau mandat. L’économie et les infrastructures seront deux des principaux secteurs visés par les actions du chef d’Etat dans un pays où la hausse du coût de la vie contribue à détériorer les conditions de vie de la population. D’après les données de la Banque centrale, l’inflation a atteint 43% en avril, contre 41% au mois de mars. Et d’après le FMI, la croissance économique devrait décélérer à 2,7% cette année, contre 3,6% en 2022.
Ecofin
