La nuit du Gamou, nuit dédiée à la célébration de la naissance du Sceau des Prophète, Mohamed (PSL) a été l’occasion pour Serigne Moustapha Sy d’aborder la question politique. Président du Parti de l’unité et du Rassemblement (PUR), il a d’abord tiré sur Macky Sall.

«J’ai constaté ces derniers temps des gens qui cherchaient des moyens de berner les populations en brandissant des réalisations. J’ai entendu dire que le président a promis d’offrir 7 milliards. Est-ce qu’on connait l’origine de cette somme ? Nous sommes face à des problèmes d’électricité, des routes se sont dégradées, des zones d’habitation sont inondées un peu partout. Cet argent aurait dû être injecté làbas», a-t-il dit avant d’évoquer le désir inavoué de Macky Sall.

«Comme l’a dit Mimi Touré, si on accepte la candidature d’Amadou Ba, on peut considérer que nous avons accepté le 3e mandat de Macky Sall. Elle a parfaitement raison», a-t-il précisé.

Une raison pour laquelle, dit-il, il s’est jeté dans le champ politique. «C’est pour cela j’ai pris mes dispositions. Je ne m’étais pas impliqué. La blague a trop duré. On en a assez. Soyez tous prêts. J’ai étudié autant que toutes les autorités religieuses du pays et que ces dernières n’ont pas plus de monde que moi. Donc, je vous dirais prochainement ce que nous comptons faire sur le plan politique. Et comment nous préparons nos élections.

Mais aussi comment nous entendons assurer les confrontations (Bu souba di naa len wax, ñun fi ñu jëm sur le plan politique, ak nan la ñuy paree sunuy élections, ak nak nan lañuy ñafantee, ma wax leen ko). Je vous demande de m’excuser de tenir de tels propos. Ce n’est pas de l’arrogance, mais il arrive un moment où l’on doit parler à certains à la dimension qui s’impose. Soyez tous prêts, organisonsnous et soyons à l’écoute».

Pour le leader de Pastef, il lui a manifesté son soutien. «L’on cherche par tous les moyens comment bloquer Ousmane Sonko, mais l’Etat semble ignorer que je peux l’amener avec moi. Nous avons connu la dissolution de parti avant tout le monde. L’on avait même annoncé la dissolution de l’organisation des Moustarchidines», rappelle-t-il, pour dire que cela n’a pas eu l’effet escompté

Candidat de la coalition BBY, Amadou Ba n’a pas été épargné. «Soyons conscients, également de ceux qui cherchent à soudoyer pour plaire. D’ailleurs, hier, c’est vers 23 heures qu’on m’a appelé pour m’informer que le Premier ministre a envoyé deux bœufs et deux chameaux».

Un geste que Serigne Moustapha n’a pas magnifié. «Je vous demande qu’est-ce qu’on peut faire d’un tel don ? Pourquoi n’ont-ils pas annoncé ce qu’ils ont offert aux autres ? Les autorités n’ont respecté aucun engagement relativement à tout ce qu’elles avaient promis. Donc, notez cela et comprenez qu’elles sont dans une dynamique de nous combattre, mais que nous sommes prêts. Cependant, avant qu’on en arrive aux confrontations, j’irai consulter mon patriarche qui est à Touba parce qu’il est mon seul allié», a dit Serigne Moustapha qui promet de dévoiler prochainement son choix. «Nous allons discuter de la question de la candidature et je vous livrerai mon choix et le pourquoi», a-t-il promis, au cours de cette nuit de Mawlid.

A cette occasion, il dit avoir «décommandé une visite auprès du Khalife général des Tidianes pour la simple raison qu’il s’est déjà prononcé pour dire qu’Amadou Ba sera le prochain président du Sénégal. Et comme je ne suis pas d’accord je me suis opposé à cette visite». Une décision qu’il a tenté de motiver. «Comme ils se sont déjà choisis un président, attendons de voir la suite», dit-

Le leader de Taxawu Sénégal a eu droit à des propos courtois. «Khalifa Sall, on lui en veut un peu. C’est lui qui devait être le premier, mais j’ai compris qu’il est retenu par les histoires de parrainage. J’espère que vous allez me parrainer. En tout cas, si vous voulez un changement de régime, il faut me parrainer», a dit Serigne Moustapha qui s’adressait à l’ancien maire de Dakar.

Aussi prévient-il l’administration. «Pour cette présidentielle, quiconque vole les élections ne le refera jamais de la vie. Je vous donne ma parole. On a assisté à des élections truquées sous Senghor contre Serigne Cheikh qui était sorti victorieux des joutes électorales. Mais cette fois-ci, ce ne sera pas possible. L’administration a intérêt à organiser des élections transparentes, sinon nous remettrons les choses en ordre», a-t-il indiqué, en tentant d’interpeller les Sénégalais, sous un autre chapitre.

«Le Niger ne doit pas être plus engagé que le Sénégal. Les Nigériens ont voulu chasser l’ambassadeur de la France de son sol et ils y sont finalement parvenus, malgré les menaces de l’État français d’écraser la junte militaire aux commandes. Aujourd’hui, l’ambassadeur de la France a quitté le Niger. C’est dire donc que le Niger est plus engagé et plus déterminé que le Sénégal. Il nous faut nous mobiliser. Je ne fais pas d’appel à l’insurrection, mais j’invite à la prise de responsabilité et au refus de tout ce qui est inacceptable. C’est cela qui est normal. Donc qu’il plaise à qui veut d’aller dire que je tenais mon meeting. On s’en fout. Quand sonnera le moment de tenir un meeting vous verrez», dit-il

Vox populi