Sénégal – Banque Mondiale : Signatures de 4 accords de financement

Le Sénégal et la Banque Mondiale ont signé à Dakar, ce 12 avril 2022,  4 accords de financement Cette signature porte sur un, Projet d’Amélioration des Performances du Système Educatif (PAPSE), un Projet d’amélioration de l’accès à l’électricité au Sénégal (PADAES), un autre Projet de développement économique de la Casamance (PDEC) et un Programme d’amélioration de la connectivité dans les zones de production agricole du nord et du centre du Senegal (PCZA)

 

Voici l’allocution de Monsieur Nathan Belete, Directeur des Operations de la Banque mondiale pour le Sénégal, la Mauritanie, la Gambie, la Guinée-Bissau et Cabo Verde

 

Monsieur le ministre des Finances et du Budget

Je ne sais pas si ma prononciation est exacte, mais permettez-moi de dire « Guleet » comme les Wolofs, pour marquer une première pour moi, puisque le montant global des 4 accords que nous venons de signer atteint le chiffre record de495 millions de dollars. Pour résumer les 4 projets, je dirais qu’ils permettront à un enfant, que nous appellerons Maguette, prénom qui a l’avantage d’être féminin et masculin, d’étudier dans des conditions décentes, notamment sous une lumière électrique, pour réaliser des activités économiques et dont les parents pourront mieux accéder aux marchés porteurs grâce à la connectivité routière.

C’est donc pour Ondokooress–à la fois mon neveu et ma nièce en Serer –dont c’est pour Ondokooress Maguette et pour plus de six cent mille (600.000)autres enfants et jeunes que la Banque mondiale a financé, pour 100 millions de dollars, le Projet d’appui pour la performance du système éducatif dont l’objectif est d’améliorer la qualité, l’équité et l’accès dans le secteur de l’éducation. Ce projet se veut transformateur avec des innovations comme le développement d’une approche d’apprentissage hybride, ou Open School, qui permet aux enfants et aux jeunes qui ont quitté le système éducatif de commencer et/ou de terminer leur formation grâce à un mélange d’enseignement virtuel et en présentiel. J’allais dire encore Gouleete puisque c’est une première dans la sous-région et une étape essentielle pour atteindre les jeunes les plus vulnérables. Si plus de six cent mille apprenants vont en bénéficier directement pendant sa mise en œuvre, ce nombre sera encore plus élevéaprès la clôture du projet, grâce à des approches durables d’apprentissage à distance, de lycées d’excellence en sciences et en mathématiques et de formation initiale des enseignants.

Si Asampul Maguette –encore un mot qui signifie à la fois mon neveu et ma nièce mais en Diola cette fois-est en Casamance, il y a de fortes chances qu’il ou qu’elle soit parmi les 750.000 personnes qui vont avoir un accès plus facile aux services et infrastructures locaux résilients au climat grâce à des systèmes de gouvernance locale inclusifs que veut contribuer à faire émerger le projet de développement économique de la Casamance. Pour éviter un saupoudrage sans impact, le PDEC, doté d’un financement de 45 millions de dollars, va se concentrer sur 60 communes rurales, — et je l’espère dont celle de Maguette -reparties dans les trois régions administratives de la Casamance identifiées en raison de leur fragilité globale, notamment aux risques climatiques, à travers un processus participatif avec les acteurs nationaux, régionaux et locaux. En effet, la participation et l’inclusion des communautés sont au cœur et constitue le moteur de la conception du PDEC grâce à une approche communautaire, avec un accent particulier sur les groupes généralement défavorisés, notamment les personnes à mobilité réduite, surtout dans une région où la violence n’a pas toujours été absente.

Si notre nièce ou neveu Maguette a besoin d’étudier et de bénéficier des innovations technologies pour l’enseignement à distance par exemple, elle/il aura également besoin d’une électricité de qualité et abordable pour ses parents. C’est l’objectif du projet d’amélioration de l’accès à l’électricité au Sénégal (PADAES)financé par l’IDA à hauteur de 150 millions de dollars.

Plus d’un million et demi de personnes bénéficieront directement du PADAES grâce au raccordement de 200 000 ménages au réseau, dont 40 000 ménages vulnérables qui recevront des kits de raccordement standardisés adaptés à leurs besoins. En outre, environ 700 micros, petites et moyennes entreprises, 200 écoles et 600 établissements de santé bénéficieront de services d’électricité nouveaux ou améliorés.

Pour le quatrième accord, ce sont sans doute les parents géographiquement éloignés de Maguette qui vont d’abord en bénéficier. En effet, le Programme concerné va améliorer la connectivité entre des zones agricoles du Nord et du Centre du Sénégal et les principaux centres de consommation grâce à un réseau routier durable, adapté aux changements climatiques. Cet appui de 200 millions de dollars, est aussi une étape importante pour la consolidation de la position du Sénégal en tant que hub de transport régional. Les inégalités spatiales affectent l’accès aux services sociaux et les marchés. Nous pensons que l’amélioration de la connectivité routière est primordiale pour soutenir le développement économique et social du pays et principalement dans les zones de production agricole et rurales confrontées à de grandes difficultés d’accès aux services de base nécessaires au développement du capital humain que sont la santé et l’éducation.

Si je me suis exercé à m’exprimer en utilisant4 termes des langues nationales du Sénégal dans ce discours, c’est aussi pour souligner la diversité géographique de ces quatre projets qui ont été approuvés par le conseil d’administration. Ils n’ont pas, évidemment, l’ambition de régler tous les problèmes qui vont jalonner la vie de notre cher Séhilam Maguette pour parler Pulaar ! Ils sont cependant essentiels pour améliorer ses conditions de vie et celles de ses parents.

Pour résumer, ces 4 projets sont seulement le signe d’une volonté de trouver des réponses à des questions qui sont au cœur des préoccupations de tous les responsables et pour lesquelles, notre institution sera aux côtés du Sénégal comme l’a réaffirmé le Président du Groupe de la Banque Mondiale David Malpass lors de sa rencontre avec le Président Macky Sall le mois dernier.

Monsieur le Ministre, permettez-moi, pour finir, de vous remercier personnellement ainsi que vos collègues du Gouvernement et tous les hauts fonctionnaires, acteurs et experts non étatiques ainsi que le personnel de support qui ont contribué à la préparation de ces quatre projets. Ils ont su créer cette synergie intelligente et efficace avec les équipes de la Banque mondiale pour faire approuver ses quatre projets par notre Conseil d’Administration de la Banque mondiale. A ces LIONS Et LIONNES du Sénégal qui sont sur le terrain de l’Emergence, Maguette dit « Jaarama».

Saphiétou Mbengue
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