La Commission européenne a alloué 600 millions d’euros au titre du Fonds européen de développement afin de financer sans délai une aide alimentaire à caractère humanitaire, la production alimentaire et la résilience des systèmes alimentaires dans les pays les plus vulnérables d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). Cette enveloppe aidera les pays partenaires et les populations vulnérables à surmonter les conséquences injustes de la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, notamment la crise alimentaire et le choc économique actuels.
La commissaire chargée des partenariats internationaux, Jutta Urpilainen, a déclaré: «La réponse à la fois rapide et complète de l’UE à l’insécurité alimentaire actuelle qui sévit dans plusieurs pays partenaires vulnérables d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique témoigne de notre forte solidarité envers nos partenaires, en Afrique en particulier. Elle contribue à gérer les conséquences internationales de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine.
À court terme, nous assistons des familles, au moyen d’une aide alimentaire et nutritionnelle, et nous aidons des pays à acheter les denrées alimentaires dont ils ont besoin, dans le cadre de la stratégie «Global Gateway», de même que nous recherchons des solutions pour remédier aux risques actuels et à venir en investissant dans des systèmes alimentaires locaux durables, de manière à renforcer la résilience.»
Janez Lenarčič, commissaire chargé de la gestion des crises, a ajouté: «La sécurité alimentaire mondiale nous préoccupe vivement. Des données montrent que, par rapport à une année 2021 déjà difficile, des dizaines de millions de personnes supplémentaires font actuellement face à des pénuries alimentaires.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a profondément exacerbé la situation des
plus vulnérables dans le monde, qui subissent déjà les effets des conflits armés, du changement climatique et de la pandémie de COVID-19. À l’heure où je vous parle, la famine frappe à la porte de la Somalie. Les fonds nouvellement alloués aideront les personnes se trouvant dans une situation dramatique à satisfaire leurs besoins urgents en nourriture. L’UE reste attachée à soutenir les plus vulnérables. Cependant, l’aide humanitaire ne saurait se substituer aux efforts nécessaires pour accroître la résilience des populations les plus vulnérables. Il est capital de mettre en place des solutions durables axées sur le développement pour éliminer la faim.»
Dotation
La décision de réorienter rapidement 600 millions d’euros de fonds dégagés des 10e et 1e Fonds européens de développement en faveur de la sécurité alimentaire dans les pays ACP a été annoncée par la présidente Von der Leyen en juin 2022 et cette dotation a reçu le feu vert des États membres en septembre.
Dans le cadre de la réponse apportée par l’Équipe Europe à l’insécurité alimentaire mondiale, cette enveloppe viendra en aide aux populations des pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, là où les besoins humanitaires sont les plus élevés et où des programmes de renforcement de la sécurité alimentaire et de la résilience ont été recensés. Plus précisément, le financement sera ventilé comme suit:
Afrique de l’Ouest et Afrique centrale: pour la production alimentaire et la résilience: 20 millions d’euros pour le Cameroun, 10 millions d’euros pour le Tchad, 10 millions d’euros pour la Côte d’Ivoire, 10 millions d’euros pour le Ghana, 12 millions d’euros pour la Mauritanie, 25 millions d’euros pour le Niger, 15 millions d’euros pour le Sénégal et 10 millions d’euros pour le Togo. Pour l’aide alimentaire d’urgence: 6,5 millions d’euros pour le Burkina Faso, 6,5 millions d’euros pour le Cameroun, 6 millions d’euros pour la République centrafricaine, 7,5 millions d’euros pour le Tchad, 6 millions d’euros pour le Mali, 1 million d’euros pour la Mauritanie, 6 millions d’euros pour le Niger, 7,5 millions d’euros pour le Nigeria et 1,5 million d’euros pour la région.
Afrique orientale/Grands Lacs: pour la production alimentaire et la résilience: 25 millions d’euros pour la RDC, 10 millions d’euros pour le Kenya, 10 millions d’euros pour le Rwanda, 20 millions d’euros pour la Somalie et 10 millions d’euros pour l’Ouganda. Pour l’aide alimentaire d’urgence: 16 millions d’euros pour la RDC, 2 millions d’euros pour la crise des réfugiés au Burundi, 2,5 millions d’euros pour la Corne de l’Afrique, 8 millions d’euros pour l’Éthiopie, 8 millions d’euros pour la Somalie, 29 millions d’euros pour le Soudan et 5,5 millions d’euros pour le Soudan du Sud.
Afrique australe: 10 millions d’euros pour Madagascar, 15 millions d’euros pour le Malawi, 15 millions d’euros pour le Mozambique et 20 millions d’euros pour la Zambie.
Pour l’aide alimentaire d’urgence: 4 millions d’euros pour Madagascar, 8 millions d’euros pour le Mozambique, 4 millions d’euros pour le Zimbabwe et 0,5 million d’euros pour la région de l’Afrique australe.
Caraïbes: 27 millions d’euros pour la production alimentaire et la résilience. Pour l’aide alimentaire d’urgence: 6,5 millions d’euros pour Haïti et 3 millions d’euros pour les pays des Caraïbes, tels que la République dominicaine.
Pacifique: 10 millions d’euros pour la résilience des systèmes alimentaires Un volet transversal doté de 50 millions d’euros garantira la coordination entre les différents programmes et amplifiera leur incidence à l’échelle continentale et régionale. Cela passera par l’intensification des financements et des investissements durables en faveur de l’agriculture et des chaînes de valeur agricoles durables.
Un volet supplémentaire, doté de 100 millions d’euros, apportera un soutien macroéconomique aux pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique à faible revenu en exerçant un effet de levier sur les prêts préférentiels, grâce à une contribution au Fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté du Fonds monétaire international, ce qui aura pour effet de créer une marge de manœuvre budgétaire destinée à aider ces pays à faire face à la situation de crise alimentaire.