Secteur bancaire-Pour la préservation de leurs acquis : Les travailleurs en ordre de bataille contre Bnp Paribas

Les travailleurs qui avaient réclamé la préservation de leurs acquis dans le cadre de la cession des parts du Groupe Français à la Bicis commencent à déchanter. Les promesses que la direction leur avait faites ne seraient pas tenue. Pire, l’ancien directeur est parti et un intérimaire est arrivé. Ce qui pour eux, est une manœuvre, une velléité de dilatoire de Bnp Paribas pour ne pas accéder à leurs revendications. Mais ils ne comptent pas se laisser faire, quitte à aller en grève. Quotidien L’Info

Le personnel de la Bicis est en colère contre le groupe Bnp Paribas. Et il l’a bien crié hier, par la voie de ses délégués. Alors qu’ils avaient des acquis qu’ils voulaient préserver avec la vente des parts du groupe français.

Ainsi, les agents avaient saisi la Direction générale du travail pour exiger de la garantie, de la stabilité, de la gouvernance durant la période transitoire de cession, d’accorder un abandon de créances détenues à l’encontre du personnel, de veiller à la consolidation et à l’aménagement, l’accès du personnel au capital, d’allouer d’accord parti au personnel, une quote-part de cession. Ils avaient aussi demandé à Bnp de mettre dans le panier de la cession avec le repreneur tous ces avantages acquis, ainsi que la question des intérimaires, des agents qui depuis 10 à 15 ans, occupent des emplois précaires.

Mais aujourd’hui, leurs espoirs fondent comme beurre au soleil. Notamment avec le changement de Directeur, suite à la démission de Bernard Levis, qui avait fini de leur accorder une oreille attentive dans leurs revendications. C’est pourquoi, le délégué général de la Bicis, Yankhoba Diémé et ses camarades sont convaincu que derrière sa démission, se cachent des «pressions ou de calculs de BNP Paribas».

Pour eux, ce n’est pas un hasard de «faire sortir en pleine gestion d’affaires courantes un directeur général d’une banque aussi prestigieuse que la Bicis, aussi placée dans l’économie nationale avec tout ce qu’il y a comme conséquence de le faire sortir pour amener un tout nouveau qui n’aura peut-être que deux mois de gestion». «Nous en avons conclu à une technique purement dilatoire consistant à mettre ici une tête de Turc, un mur de lamentations qui ne fera qu’encaisser les pierres que jettera certainement le collège pour juste leur dire qu’il ne peut rien faire».

Et c’est d’autant plus regrettable pour Diémé et Cie, que le directeur général sortant avait «proposé une enveloppe», après avoir longtemps refusé. «Après s’être déjà longtemps recroquevillé derrière le fait qu’aucun texte ne le prévoit, derrière le manque de fondement légal, ils ont enfin accepté de reconnaitre comme légitimes nos revendications», soutient le porte-parole du jour. Sauf que les travailleurs vont vite déchanter.

«Hélas, ils n’ont fait que du saupoudrage pour nous proposer, après 60 ans de labeur, des paiements de primes de cession à hauteur de 0,5 % du salaire, de 0,8 %», soutient Yankhoba Diémé. Qui dénonce «le mépris avec lequel BNP Paribas a traité avec le collège des délégués de la Bicis».

Les travailleurs sont d’autant plus outrés que la société a largement les moyens de prendre en charge leurs revendications. «Ce que nous demandons au groupe BNP Paribas n’est même pas l’équivalent de ce que la BNP Paribas va recevoir cette année rien que sur les dividendes des résultats de cette année qui est une année très difficile pour nous, mais à laquelle nous avons fait le sacrifice qui sied», soutient-Diémé.

Précisant que cette année, les résultats seront «exceptionnels», compris entre 8 et 10 milliards. Dès lors, les délégués qui interpellent l’Etat du Sénégal, mettent en garde et se mettent en ordre de bataille. «Qu’on se le tienne pour dit, la Bicis ne sera pas Thiaroye 44 et nous n’accepterons pas d’être des travailleurs sacrifiés».

Oumou Khaïry NDIAYE
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