L’affaire de l’accrochage en Gambie entre des éléments de l’Armée sénégalaise et des rebelles du Mfdc est si sensible que le ministère des Forces armées est monté au créneau pour rappeler la protection du secret défense nationale
Le traitement de l’information sur l’accrochage entre le détachement sénégalais en Gambie et les rebelles du Mfdc, ou même les commentaires qui s’en sont suivis, ne semblent pas plaire à l’Etatmajor. L’affaire est si sensible que c’est le ministre des Forces armées luimême qui a signé un communiqué en ce sens, rappelant les «dispositions relatives à la protection du secret défense».
«La protection du secret relatif à la défense nationale relève d’un régime juridique strict», souligne d’emblée Sidiki Kaba. Le ministre indique que cette protection est «applicable à l’ensemble des citoyens sénégalais (civils ou militaire) et aux étrangers qui, sans en avoir la qualité, procèdent à la divulgation ou diffusion, malveillante ou non, des informations sensibles».
La note ajoute : «Les crimes et délits pour atteintes à la défense nationale sont sanctionnés par le Code pénal sénégalais en ses articles 60 et subséquents ; et notamment l’article 64 qui vise toute personne qui, sans intention de trahison ou d’espionnage, aura porté à la connaissance d’une personne non qualifiée ou du public une information militaire non rendue publique par l’autorité compétente…» Le communiqué précise que «tous les documents ayant trait à la préparation et à la conduite des opérations, non rendus publics par l’Etat-major général des Armées entrent dans cette catégorie.» Par conséquent, relève le ministre, «leur diffusion ou divulgation tombent sous le coup de la loi».
Appel des acteurs à une «attention particulière» Il rappelle également que «le décret en 4e référence et son instruction d’application précisent par ailleurs les différentes classifications des informations considérées comme secrètes et rappellent les dispositions relatives à la mise en jeu de la responsabilité pénale des contrevenants».
Me Sidiki Kaba va plus loin : «Il y a lieu de rappeler que les sanctions pénales prévues par le code de justice militaire citées en deuxième référence, applicables aux militaires et paramilitaires ainsi qu’à leurs complices civils dans certains cas, sont beaucoup plus sévères.» Il invite donc «les différents acteurs intervenant dans le champ de la diffusion de l’information, à titre professionnel ou non», à prêter une «attention particulière, à ne pas diffuser ou relayer des informations susceptibles de porter atteinte à la défense nationale, quel qu’en soit le support et par quelque moyen qu’ils l’ont acquis».
Mardi un détachement de l’armée sénégalaise en Gambie a eu un accrochage avec des rebelles du Mfdc. 2 soldats ont été tués et 9 seraient pris en otage par les rebelles qui, de leur côté, ont vu un des leurs tué et deux autres capturés.
Bes Bi