Santé : Incohérences notées dans la politique de l’Etat

Cheikh Seck, le syndicaliste santé, est d’avis qu’ils ne peuvent pas être victimes deux fois, sachant qu’avec la Covid, ils se sont investis, sans moyen. Ce problème n’est pas seulement celui de l’hôpital Le Dantec. C’est la même situation dans tous les hôpitaux du Sénégal. Dalal Jamm est transformé à un hôpital Covid. On prend 105 milliards FCFA, on les met sur une seule marge ; on oublie les autres. C’est extrêmement grave. Qu’est-ce qu’il y a derrière ? Est-ce qu’ils ne sont pas en train de se servir de la santé pour s’enrichir ?’’, se demande-t-il.

Cheikh Seck fait remarquer que 27 milliards FCFA ont été rapidement débloqués pour le plan Orsec. Et il se dit surpris d’entendre un investissement de 21 milliards FCFA, pour la construction d’un autre hôpital à Matam, alors que Ourossogui et Matam disposent déjà de structures sanitaires.

‘’ Nous n’avons pas de mammographie. C’est une honte pour l’État’’

Ainsi, Abdoulaye Dione souligne que l’hôpital Aristide le Dantec demeure et doit rester au service des couches les plus vulnérables.  »Nous n’avons qu’un seul scanner qui tombe toujours en panne. Nous n’avons pas de mammographie. C’est une honte pour l’État. Nos recettes vont ailleurs, car, nous ne pouvons pas faire certaines analyses. Un Etat sérieux qui respecte sa population ne doit pas procéder ainsi. Nous avons les meilleurs tarifs, car nous œuvrons dans le social, mais, nous ne sommes pas considérés », regrette-t-il.

Le secrétaire général du (SDTS) section Dantec note ainsi une rupture de produits d’aide de diagnostic. Alors que l’État a l’entière responsabilité de mettre cet hôpital dans les meilleures conditions.

D’ailleurs, dans la gestion de la Covid, l’hôpital Aristide le Dantec n’a reçu que 50 millions FCFA, là ou d’autres structures de même dimension reçoivent plus : Dalal Jamm 250 millions FCFA et Fann 225 millions FCFA. Il y voit une injustice et une aberration inqualifiable, lorsqu’ils savent que l’essentiel des cas sociaux sont pris en charge à l’hôpital Aristide Le Dantec.

Par ailleurs, il dénonce la situation des prestataires qui, selon lui, traîne depuis quinze ans. Ces derniers, dit-il, sont des diplômés et font presque tout le travail. ‘’Soucieux, de leur situation, ils sont au nombre de 543, nous avions réclamé l’audit de la masse salariale et le recrutement des prestataires diplômés dans la fonction publique, pour alléger l’hôpital de sa masse salariale exorbitante. Certains sont là depuis quinze ans ou plus’’, souligne-t-il.

Le secrétaire général du (SDTS), Cheikh Seck, ajoute que, dans la fonction publique, il y a 8 000 fonctionnaires, alors qu’ils sont 137 000. ‘’A l’hôpital Aristide Le Dantec, il y a plus de 1000 agents et plus de 500 prestataires. A l’hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff, nous sommes 800 agents et nous ne faisons pas 300 fonctionnaires’’, s’offusque-t-il.

Revenant sur la déclaration de la Commission médicale de l’établissement (Cme) qui a souligné la non-qualification d’une partie du personnel, Abdoulaye Dione note que cette dernière a une part de responsabilité liée à son non implication dans la gestion des ressources humaines. ‘’Les consultations privées et actes privés que font certains professeurs et médecins illégalement dans un service public, avec la complicité de la Cme, participent à la baisse des recettes et au mauvais fonctionnement de l’hôpital. Ils n’ont qu’à assumer leur responsabilité sur la situation que traverse l’hôpital’’, souligne-t-il.

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Oumou Khaïry NDIAYE
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