Saint-Louis : 10 ans de travaux forcés pour une femme reconnue coupable de trafic de drogue

La chambre criminelle du Tribunal de grande instance (TGI) de Saint-Louis a condamné jeudi une femme d’une cinquantaine d’années à 10 ans de travaux forcés pour détention et trafic de chanvre indien. Le juge et ses assesseurs ont notamment donné raison au ministère public, qui avait requis la même peine de prison ferme à l’encontre de l’accusée placée en détention à la maison d’arrêt et de correction de Saint-Louis, depuis plus d’un an.

Lors d’une patrouille menée par la Gendarmerie, avec le soutien d’une brigade cynophile de Saint-Louis, en décembre 2015, elle a été arrêtée en possession de 13 kilogrammes de chanvre indien cachés dans une valise.

La drogue était rangée dans une voiture de transport en commun à bord de laquelle se trouvait la femme.

Sur la route nationale numéro 2, à l’entrée de la ville de Saint-Louis, les chiens renifleurs se sont précipités sur la valise, lorsque les gendarmes ont immobilisé le véhicule à bord duquel se trouvait l’accusée.

La valise ouverte, les gendarmes y trouvent huit paquets de chanvre indien d’un poids estimé à 13 kilos.

Mais la propriétaire de la valise profite de l’attention portée par les hommes en bleu sur ses affaires pour s’évaporer dans la nature. Les gendarmes fouillent le village de Boudiouk, situé près de la route nationale 2, où ils la retrouvent une heure plus tard.

Des ’’zones d’ombre’’ et des ’’failles’’

L’interrogatoire mené par les enquêteurs permet à la Gendarmerie d’identifier la provenance et la destination de la drogue.

La mise en cause, originaire d’un quartier de la banlieue de Dakar, envisageait de se rendre à Rosso, à la frontalière sénégalo-mauritanienne, après avoir pris place dans un véhicule parti de la gare routière de Thiès.

A l’instruction, comme à la barre de la chambre criminelle du TGI de Saint-Louis, l’accusée a donné la même version. Selon ses dires, elle n’avait aucune idée du contenu de la valise avec laquelle elle voyageait.

« C’est un homme que j’ai connu en Mauritanie qui m’avait chargée de remettre la valise à quelqu’un, à mon arrivée à Rosso », raconte-t-elle, sans convaincre les enquêteurs, qui n’ont pas pu trouver la trace du propriétaire de la drogue désignée par l’accusée.

A qui appartient vraiment la valise ? L’accusée ignorait-elle son contenu ? Les réponses à ces questions étaient sans doute déterminantes dans la décision du juge et de ses assesseurs.

Mais la sentence n’a fait que confirmer ce que pensent les enquêteurs depuis le début de l’affaire. L’accusée passera les neuf prochaines années derrière les barreaux en dépit de ’’zones d’ombre’’ et des ’’failles’’ relevées lors du procès par ses avocats. Elle a la possibilité de faire appel de cette décision dans un délai de 15 jours.

Source APS

Dieyna SENE
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