Rationalisation de la fonction présidentielle au Sénégal : Abdourahmane Diouf demande de «corriger cet angle mort» pour la démocratie

L’ancien membre du parti Rewmi de Idrissa Seck, Abdourahmane Diouf, a profité d’un panel organisé ce samedi avec pour thème : «La République à l’épreuve des tensions politiques et sociales : enjeux, défis et perspectives» pour se prononcer sur l’actuel configuration du pouvoir exécutif sénégalais.

À l’en croire : «Cette République a créé un président qui est un monstre institutionnel qui ne coïncide pas avec nos besoins et attentes de démocratie. Le problème, ce n’est ni Senghor, ni Diouf, ni Wade, ni Sall. Le problème, c’est l’institution du Président de la République qui a trop de pouvoir, nomme à tous les emplois civils, militaires, qui nous dit à quelle heure il faut aller se coucher, à quelle heure il faut se réveiller, qu’est-ce qu’on doit manger ?

Abdourahmane Diouf de renchérir : «Un président omnipotent, omniscient, omniprésent qui régule nos vie lui seul alors que la majorité qui est censé l’élire est en réalité une minorité sociale. Le dernier président que nous avons, c’est le président Macky Sall. Il a été élu par 2 millions 500 mille personnes sur 17 millions de Sénégalais. Où sont les autres.

Et cela rejoint ce qui disait l’honorable député tout à l’heure : on a un angle mort dans notre République qui fait que tous nos modèles économiques, politiques et sociaux sont orientés autour d’une élite qui a fait des études».

L’homme politique de poursuivre : «Et, tous les «domu dara» qui n’ont pas été à l’école, qui n’ont pas été dans le système classique ont su inventer une forme d’intelligence sociale qui leurs permet aujourd’hui de détenir la soft-power et la réalité du pouvoir dans notre pays alors qu’ils ne sont pas même dans les processus de décisions institutionnelles. C’est quoi cette République qui regarde d’un œil malveillant 80 à 90% de cette population qui juste parce qu’elle n’a pas acquis une compétence dans une langue particulière qui est le français n’est pas inséré dans le processus des décisions de la République».

Pour régler cette problématique, Abdourahmane Diouf de préconiser : «C’est un angle mort que nous devons absolument corriger. Et les derniers évènements du mois de mars l’ont d’ailleurs montré quand le pouvoir institutionnel a été en faillite, c’est la soft-power des «domu daara», ceux qui sont en marge de la République qui sont monté au créneau et qui ont la République à sa place».

24 Heures

Oumou Khaïry NDIAYE
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