Rapport de la Banque Mondiale Ouvrir les Villes Africaines au Monde

Les villes de l’Afrique subsaharienne connaissent une croissance rapide de leur population. En revanche, leur croissance économique est en berne. Il existe plusieurs raisons à cela, en particulier la faiblesse des investissements, liée en partie à la relative pauvreté de l’Afrique.

En effet, d’autres régions ont atteint des stades d’urbanisation comparables avec un PIB par habitant plus élevé. Cependant, cette étude identifie une cause plus profonde, à savoir l’absence d’ouverture sur le monde des villes africaines.

Par rapport à d’autres villes en développement, les villes africaines produisent peu de biens et de services exportables sur les marchés régionaux et internationaux .

Pour assurer leur développement économique parallèlement à l’augmentation de leur taille, les villes africaines doivent s’ouvrir sur le monde. Elles doivent se spécialiser dans la production manufacturière et dans d’autres biens et services exportables sur les marchés régionaux et mondiaux.

En outre, les villes doivent attirer les investissements internationaux dans la production de biens et services exportables en accroissant les économies d’échelle, qui sont associées à un développement économique urbain réussi dans d’autres régions.

Des économies d’échelle sont tout à fait réalisables en Afrique, à condition que les responsables municipaux et nationaux unissent leurs efforts pour faire bénéficier les zones urbaines des effets d’agglomération. Actuellement, les investisseurs et entrepreneurs urbains potentiels ont en tête l’image de villes africaines surpeuplées, déconnectées et coûteuses qui suscitent de faibles attentes en termes de volume de production urbaine et de rendement des capitaux investis.

Dans ce contexte, comment ces villes peuvent-elles avoir une forte densité économique et non pas seulement une forte densité de population ? Comment peuvent-elles établir des connexions efficaces ? Enfin, comment peuvent-elles attirer des entreprises et des travailleurs qualifiés dans un environnement urbain plus abordable et plus vivable ?

Du point de vue des politiques publiques, la réponse consiste à traiter les problèmes structurels qui affectent les villes africaines, et en premier lieu, les contraintes institutionnelles et réglementaires qui entraînent des erreurs dans l’affectation des terrains et la répartition du travail, une fragmentation de l’aménagement du territoire et une limitation de la productivité. Tant que les villes africaines n’ont pas mis en place des marchés fonciers et des réglementations efficaces et procédé à des investissements précoces et coordonnés dans les infrastructures, elles demeureront des villes locales, inaccessibles aux marchés régionaux et mondiaux, tributaires de la production de biens et services échangeables uniquement à l’échelle locale et limitées dans leur croissance économique.

Source Banque Mondiale

Pape Ismaïla CAMARA
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