Une équipe du Fonds Monétaire International (FMI), dirigée par Edward Gemayel, a séjourné au Sénégal pour évaluer la mise en œuvre du programme économique soutenu par les accords de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Mécanisme élargi de crédit (MEDC) . Ce programme, approuvé en juin 2023, est complété par la Facilité pour la résilience et la durabilité (FRD). Ensemble, ils représentent un soutien financier total d’environ 1,82 milliard de dollars
Contexte économique :
Selon leur communiqué final, l’économie sénégalaise, au cours du premier semestre 2024, a subi un ralentissement marqué, avec une croissance du PIB réel de 2,3 % au premier trimestre, contre des attentes plus élevées. Ce ralentissement a été observé dans des secteurs essentiels comme les mines, l’agro-industrie et la construction, tandis que d’autres secteurs, notamment primaires, ont également connu une certaine réponse. La faible performance de ces secteurs a affecté les perspectives économiques globales, entraînant une révision à la baisse de la prévision de croissance annuelle du PIB réel, ramenée à 6 % contre une prévision de
Inflation et évolution des prix :
La diminution de la demande intérieure, conjuguée à la baisse des prix internationaux des matières premières, a contribué à la réduction de l’inflation, qui a atteint en moyenne 2,2 % au premier semestre. L’inflation devrait continuer à baisser pour atteindre une moyenne de 1,5 % sur l’ensemble de l’année.
Déficit budgétaire et dettes publiques :
La situation budgétaire du Sénégal s’est aggravée. Le pays a accusé un manque à gagner important en termes de recettes fiscales, tandis que les dépenses, notamment en subventions énergétiques et en paiements d’intérêts, ont augmenté. Le déficit budgétaire devrait dépasser 7,5 % du PIB d’ici la fin de l’année 2024, loin des 3,9 % prévus dans le budget initial. Les autorités ont également dû utiliser à des emprunts commerciaux coûteux à court terme, en raison des marges faibles.
Dette publique et convergence UEMOA :La Recommandations du FMI :
Pour rétablir une trajectoire budgétaire viable et contenir la dette publique, le FMI a recommandé des réformes structurelles et budgétaires fortes, notamment :
- Rationalisation des exonérations fiscales: Concernant
- Réduction progressive des subventions énergétiques non ciblées:Ces
- Réduction des impôts :
Secteur énergétique :
Le FMI souligne la nécessité de réformer le secteur énergétique, en révisant la formule de tarification des produits pétroliers et en mettant en place une nouvelle structure tarifaire pour l’électricité. Cette réforme doit inclure un tarif social pour protéger les ménages vulnérables, tout en améliorant la viabilité financière de la Société nationale d’électricité (SENELEC
Secteur financier :
Sur le plan financier, le FMI salue les progrès réalisés par le Sénégal dans la mise en œuvre des recommandations du Groupe d’action financière (GAFI), visant à sortir le pays de la « liste grise ». Ces efforts sont jugés essentiels pour renforcer le climat des affaires et restaurer la confiance économique.
Engagements des autorités sénégalaises :
Les autorités sénégalaises, représentées par le Premier ministre Ousmane Sonko et des ministres clés tels qu’Abdourahmane Sarr (Économie, Plan et Coopération) et Cheikh Diba (Finances et Budget), ont réitéré leur engagement pour des réformes budgétaires et de gouvernance. Un audit général des finances publiques est en cours, dont les conclusions serviront à orienter des réformes structurelles pour restaurer les équilibres budgétaires et contenir l’endettement public.
Conclusion de la mission :
Le FMI a remercié les autorités pour leur coopération et a salué les discussions constructives avec des représentants du secteur privé et des partenaires au développement. Les prochaines étapes incluent des discussions prévues pour fin octobre 2024, lors des revues combinées des accords FEC/MEDC et FRD
Perspectives à court terme :
Les perspectives macroéconomiques du Sénégal restent incertaines pour la fin de l’année 2024. Bien que la croissance soit prévue à 6 %, la fragilité, le déficit croissant et l’endettement élevé nécessitent des réformes immédiates pour éviter des déséquilibres financiers à long terme.