L’agitation est à son comble chez les populations de Diacksao Bambylor qui ont sonné la mobilisation mardi dans l’après-midi. En masse, elles ont rallié vers un espace objet, selon leur propos, d’une opération de spoliation foncière qu’elles ont tenu à dénoncer vigoureusement. «Depuis quelque temps, une kyrielle de prédateurs fonciers doublés d’arnaqueurs troublent la quiétude des populations de Diacksao Bambylor dans le but de les spolier sur des terres légalement acquises, a expliqué Amadou Oulèye Sow, porte-parole du jour.

Parmi ceux-ci, un nommé… qui, sous le bouclier et la protection de certaines institutions en charge du foncier, est venu réclamer une assiette de près de 5 hectares sur un site faisant l’objet de délibération depuis 2018», a poursuivi M. Sow, se demandant comment un bail peut être délivré sur des terres légalement attribuées. D’après Mansour Sow, revenant sur l’historique, l’espace avait fait l’objet d’une délibération pour usage agricole du temps de la communauté rurale de Sangalkam. «On y a cultivé jusqu’en 2013 et ensuite des démarches effectuées ont abouti à un accord avec la mairie pour un lotissement. Un protocole a été signé et une nouvelle délibération pour usage d’habitation accordée», a-t-il rappelé.

Suffisant alors pour eux de ne céder le moindre centimètre sur ces terres. «Ce n’est que cette année qu’on a commencé à voir des personnes venir pour réclamer des terres, arguant avoir des baux. Nous nous y opposerons par tous les moyens, parce que ces terres nous appartiennent. Nous interpellons le président de la République qui avait dit qu’il était temps que les riches arrêtent de se nourrir avec les larmes des pauvres», a soutenu Mansour Sow. Pour Abou Sow, autre habitant de la localité, le bail délivré par le Service des Impôts et domaines pour une contenance de 5 hectares date du 15 décembre 2023. «Comment l’Etat peut-il affecter des terres légalement acquises par d’honnêtes citoyens en 2018 à un particulier en 2023 ?», s’est-il ainsi interrogé. «Nous sommes plus que jamais déterminés, on ne se laissera pas spolier», a-t-il ainsi juré. Ces habitants sont d’autant plus sidérés que le supposé acquéreur aurait saisi la gendarmerie de plaintes contre certains d’entre eux. Près d’une trentaine de constructions ont en effet été estampillées «arrêt des travaux» par la Dgscos. «Ce qui est déplorable c’est que la Dgscos est venue notifier des arrêts sur des habitations. C’est inadmissible et nous ne l’accepterons jamais», s’est désolé le porte-parole du jour, assurant que tout Diacksao Bambylor est debout, attendant de pied ferme le promoteur et tout autre individu sur le site.
 LeQuotidien