Pr Cheikh Oumar Diagne et le débat sur les LGBT : «On veut jeter Ousmane Sonko en pâture, mais ceux qui le tentent font du tape-à-l’œil»

La conférence conjointement animée par Jean-Luc Mélenchon et le président du parti Pastef, Ous­mane Sonko, a suscité une vague de polémiques. Ces polémiques qui ont engendré beaucoup d’attaques ont poussé  le Professeur Cheikh Oumar Diagne a brisé le silence pour remettre certaines pendules à l’heure.

Le discours prononcé par Ous­mane Sonko, leader du parti Pas­tef devant M. Mélenchon venu au Sénégal pour des raisons politiques, de l’avis du Pr Diagne, aurait suscité, pour ceux qui savent décrypter un message, beaucoup de fierté. En atteste, selon lui, «comment les médias occidentaux ont analysé le discours» et qui, à ses yeux, traduit qu’ils ne l’ont pas bien apprécié.

«Le message n’a pas été de leur goût. Je rappelle chaque fois que la question LGBT, je ne dirais pas que je la maitrise le mieux, mais j’ose soutenir que je fais partie de ceux qui la maitrise le plus. J’affirme que durant plusieurs années, je m’efforçais de mieux l’expliquer aux Sénégalais. Je crois que cette question m’a valu mon emprisonnement. Cela, je suis le seul, au Sénégal, à l’avoir vécu. On m’a interpellé parce que les lobbies homosexuels ont mis la pression sur le président Macky Sall pour qu’il ordonne mon arrestation», a dit le Pr Cheikh Oumar Diagne qui rassure qu’il serait le premier à combattre nos nouvelles autorités s’il s’avérait qu’ils soutenaient l’homosexualité, au Sénégal.

«Si je chemine avec des acteurs politiques qui qu’ils puissent être qui veulent travailler sur l’agenda LGBT, je dois être le premier à les combattre. Il y a certains combats, qu’on est obligé de mener en public, faute de solutions. Nous sommes dans des moments où nous avons vu où Macky Sall en est avec l’agenda LGBT. On imposait des conditionnalités au Sénégal qui avait un plan appelé PSE, et dont l’essentiel de ses fonds venait du Club de Paris», a fait savoir le Pr Diagne qui souligne la subtilité de ce combat engagé contre l’homosexualité.

«La question LGBT est un combat subtile. L’évoquer pour la combattre participe à sa vulgarisation. Donc, c’est par manque de choix qu’on l’évoque. Dieu a fait que nous avons un régime qui a pris un engagement. Je peux vous affirmer que personnellement je déteste la question LGBT. Et je suis certain que le président Bas­sirou Diomaye Faye l’est beaucoup plus que moi. On en a discuté et avons cherché des voies et moyens pour régler le problème», a-t-il assuré avant de prendre la défense du leader de Pastef dont la position a fait l’objet de beaucoup de critiques, au Sénégal.

«Aujourd’hui, on veut jeter Ousmane Sonko en pâture, mais l’essentiel de ceux qui tentent de le faire, font du tape-à-l’œil. Ce sont des gens qui sont habitués à prendre en otage l’Etat. Des gens qui s’agitent pour que l’Etat les appellent et leur file quelque chose. Les Sénégalais ont déclaré qu’ils ne veulent plus de cela. Donc le président Sonko a déclaré clairement, qu’une fois qu’ils auront une majorité parlementaire, à l’Assemblée, la criminalisation de l’homosexualité, on va le faire. Si une personne s’engage relativement à une question du genre, est ce que cela vaut la peine de se battre encore pour elle ?», s’interroge le Pr Cheikh Oumar Diagne.

Pour ce dernier, si l’occident est bien dans son rôle, dans son combat en faveur de l’homosexualité, il demeure que «nos convictions religieuses sont toujours intactes. Sur la question LGBT, c’est clair. Le Sénégal ne sera jamais dans les dispositions de légaliser la question LGBT. Et pire, nous avons déclaré que tout individu qui veut vivre son homosexualité peut quitter le territoire. Il y a des pays, dans le monde, où il est retenu que les homosexuels ont des droits et des devoirs. Que les adeptes de l’homosexualité partent là-bas. Mais, jamais ils ne connaitront la paix chez nous.

Le Sénégal a des fondements islamiques depuis 972, donc plus de 1000 ans, aujourd’hui. Donc le Sénégal n’est pas de ces pays qui négocient concernant certaines questions. Ce que nous avons dit est clair. Nous avons soutenu que les occidentaux ont des pratiques qu’ils ne peuvent pas changer et qu’ils ne comptent pas changer. Mais, ces occidentaux ne nous feront jamais changer nos pratiques. Comme ce sont des points de divergence, que chacun reste dans son camp. Ils ont interdit la polygamie chez eux, cela les engage».

Le Pr Diagne qui animait une conférence de presse a aussi rappelé que Mélenchon est venu au Sénégal pour des raisons politiques en vue des élections européennes prévues dans deux mois. Une visite au cours de laquelle le politique français «a voulu faire un clin d’œil aux populations d’origine africaines pour leur montrer qu’il est proche de leurs pays».

En tant qu’acteur politique, Jean-Luc Mélenchon y tire son épingle du jeu, dit-il, en montrant qu’il n’est pas contre les étrangers. Donc, il fait de la politique. Donc ce qu’il fait est logique, mais il est aussi porteur du projet LGBT depuis le début. C’est alors tout normal que, où qu’il puisse aller, qu’il fasse un clin d’œil à la communauté LGBT pour leur faire savoir qu’il plaide leur cause. Et dans cette optique, s’il vient évoquer cela au Sénégal, cela ne devrait pas nous ébranler».

Source Vox populi

Oumou Khaïry NDIAYE
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