Plainte de Frederic Nael : les révèlations de Ousmane Sonko sur une «mafia d’État» et des peines planifiées contre Babacar Touré de Kewoulo et lui

Le leader de Pastef s’est attaqué à l’affaire Babacar Touré, entre les mains de la justice depuis presque une semaine.

«Je ne suis pas surpris d’ailleurs par l’autre dossier qu’on agite et pour lequel on retient un de vos confrères journalistes concernant M. Fréderic Napel qui est un acolyte et un complice de M. Maham Diallo. Je détiens des éléments sonores où ce monsieur dit, lui-même que c’est M. Maham Diallo qui l’a fait venir de Guinée Bissau pour assurer sa sécurité qui lui a demandé d’assurer la sécurité de la plaignante qui, dans cette audio affirme même intervenir dans le cadre d’un prévenu qui est aujourd’hui en détention».

En prison «pour trafic de faux billet de plus d’un milliard et qui dit qu’il intervient pour le compte de Maham Diallo, pour que ce prévenu-là soit traité autrement. Allant jusqu’à promettre à ses interlocuteurs de leur donner leur part dans le butin», a révélé Sonko, hier, lors de son point de presse.

Dans cet audio, dit-il, «M. Nael va jusqu’à dire que l’ancien Cemga préparait un coup d’État pour le 3 avril passé. Et que c’est lui qui a empêché ce coup d’État et qui en a parlé à M, Macky Sall. C’est ces gens-là qui aujourd’hui, fréquentent le bureau du doyen des juges et servent de relais entre lui et autres chose.

Et dans cette audio, ce monsieur la dit que c’est le ministre de la Justice et le ministre de l’intérieur qui lui ont demandé de porter plainte contre M. Babacar Touré de Kewoulo et M. Ous­mane Sonko. Que Babacar Touré soit jugé au mois de juin, il sera condamné à 25 millions et 6 mois et que Sonko sera jugé au mois d’août il sera condamné à 500 millions et un an ferme. Que ces engagements qui lui ont été donnés par le ministre de la justice et le ministre de l’intérieur. Voilà la mafia d’État que nous avons aujourd’hui», s’indigne Ousmane Sonko.

Ses avocats persécutés par le Barreau

Le traitement fait à ses avocats, Ousmane Sonko l’a aussi dénoncé. «Aujourd’hui, tous ceux qui sont proches de Sonko sont des hommes à abattre pour Macky Sall. Presque, il 4 de mes avocats qui sont aujourd’hui persécutés par le barreau. Ils n’aimeraient pas que j’en parle. Je ne l’ai pas appris d’eux. Mais j’ai eu l’information», a-t-il déclaré. Il s’agit, selon lui, «de Mes Ousseynou Fall, Abdi Nar, Babacar Ndiaye, Ab­doulaye Tall, Ciré Clédor Ly».

Idem pour son avocat Guy Hervé, Burkinabé, qui «s’est fait convoqué par le bâtonnier pour être copieusement sermonné parce que simplement dans des procédures assez tendues ou chaque avocat défend son client, il a eu une posture ferme. Et tout ceci participe de la tentative d’intimidation des avocats pour qu’ils n’aient plus le courage de me défendre».

Quasiment tous ses avocats sont, dit-il, «sous le coup de poursuite de la part du barreau. Ce même barreau qui refuse de faire son travail parce que j’ai écrit au barreau avec l’arrêt définitif de la Cour d’Appel de Paris qui montrait qu’un de leur collègue a fait l’objet d’une condamnation définitive pour agression sexuelle et qu’il ne doit plus exercer le métier d’avocat.

Empoisonnement  supposé : la tentative d’assassinat

La tentative d’assassinat contre sa personne a occupé une grande partie de cette rencontre. «Je peux vous dire que tout le harcèlement qui a été exercé sur mes médecins était lié à cette affaire-là. Et je le confirme aujourd’hui encore. Nous avons envoyé les éléments hors du pays. Nous avons envoyé particulièrement dans 2 pays dont la France».

Des analyses faites par, entre autres, le laboratoire d’expertise toxicologique (Ex­pertox), un biologiste a été consulté. «De par les résultats envoyés, nous constatons la présence du hydroxy. C’est un produit qui présente une toxicité. Une intoxication aiguë en cas d’ingestion orale 100% ; provoque une irritation cutanée liée à l’activité corrosive, 100% ; provoque une sévère irritation oculaire, voire grave, 100% ; peut irriter les voies respiratoires».

«Une familiarité par rapport à l’espace et l’acétophénone. Donc, il est possible de par le contexte que vous avez expliqué que le produit initial soit un dérivé, notamment le colorant acétophénone qui est un gaz antiémeute. À forte concentration dans un espace confiné. Il a été décrit des cas de létalité, en rapport avec une intoxication aiguë notamment. Le décès survient dans les suites immédiates de l’exposition avec des légions, d’œdème aigus du poumon voire hémorragie pulmonaire. Voilà le produit qui nous a été aspergé ce jour».

A ceux qui parlent de scellés, Ousmane Sonko les rassure. «L’ensemble des éléments sont encore dans le laboratoire, bien gardé. Lorsque nous avons démarré nos procédures le juge qui s’appropriera du dossier pourra aller, écrire ou se présenter au laboratoire, il trouvera tous les éléments. Il peut faire, les contre expertises qu’il veut. Et cela confirmera la même chose».

Des éléments qui fondent sa conviction qu’il a échappé à la mort. «Je dis qu’il y a une tentative d’assassinat. Je n’ai pas dit meurtre. Parce que la différence juridiquement entre l’assassinat et le meurtre, c’est la préméditation. Je considère que c’était prémédité, ce qui s’est passé. L’objectif c’était de nous assassiner. Et ceux qui l’avaient fait avaient tous porté, eux, des masques. Nous, nous n’en avions pas. () Je voudrais dire à tout le monde que je tiens Macky Sall pour responsable de ce qui pourrait m’arriver», dit-il en annonçant une révolte.

«Ce à quoi nous sommes en train d’assister, c’est du banditisme. De personnes. Et ces personnes-là doivent savoir que nous n’accepterons pas de subir. Chacun prendra ses responsabilités. Nous avons décidé d’engager une campagne de désobéissance civique vis-à-vis de cette justice ? Quand une justice est injuste, nous n’avons plus l’obligation de la respecter. Le contenu, vous le saurez. Mais à partir de maintenant, nous avons décidé d’opter pour une attitude de désobéissance civique contre cette justice injuste».

 

Vox pop

Mamadou Nancy Fall
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