Passeports diplomatiques, voitures de luxe, salaire faramineux, immunité…Difficile pour les frondeurs de cracher sur ces avantages

Le dénominateur commun de tous les nouveaux frondeurs est le mandat parlementaire. Ils sont tous députés et refusent de démissionner pour échapper à l’article 60 de la Constitution.
Pourquoi les députés frondeurs ne démissionnent jamais ?

La réponse à cette question coule de source. Ils sont toujours en position de départ mais ne l’achèvent, généralement, jamais. Mais, préfèrent «mener le combat à l’intérieur» de leur parti, mettant en œuvre des stratégies pour s’affirmer.
Ainsi, ils cherchent ces éléments qui sont des privilèges de notoriétés pour gagner, en sympathie, auprès d’une partie de l’opinion publique, des privilèges pécuniaires avec un bien-être matériel qui les pousse souvent à ne pas démissionner. Il est, souvent, dit que «l’avenir d’un frondeur politique dé- pend souvent de sa notoriété».
Ce qui pousse la majorité d’entre eux à envahir les médias, à travers des déclarations chocs. L’objectif étant de jouer sur les enchères en incarnant l’acteur qui consacre la rupture.

Au-delà de la notoriété visée, les frondeurs politiques, disposant de postes stratégiques (députés), aiment toujours les conserver.
Parce qu’ils refusent de perdre leurs avantages et nombre d’entre eux, en dehors de leurs salaires qui avoisinent ou dépassent le million, bénéficient d’indemnités importantes, de prises en charge, de voitures luxueuses, de cartes de carburant, des passeports diplomatiques pour faciliter leur mobilité internationale, etc.
Mais aussi et surtout de la protection, grâce à l’immunité, contre toutes poursuites pour les députés, à l’exception du flagrant délit.
Ce que dit la loi…

Aujourd’hui avec la fronde de Modou Diagne Fada, d’Oumar Sarr et des autres, beaucoup de réactions venues de leurs différentes formations politiques ré- clament leurs exclusions.
Car, selon les «trahis», c’est contradictoire de bénéficier du mandat de son parti et de remettre en cause les positions des instances dirigeantes de ce dernier. Seront-ils exclus ? L’avenir  nous le dira.

En tout cas, deux parlementaires à l’époque, Mbaye Ndiaye et Moustapha Cissé Lô, furent exclus de leur parti après avoir manifesté des postures remettant en question certaines positions prises par le Pds d’alors.
Leur exclusion avait été entérinée. Ces parlementaires, malgré le fait qu’ils n’avaient pas démissionné de leur formation politique libérale, avaient perdu leur mandat de député, par la force de la majorité mécanique dont bénéficiait Me Abdoulaye Wade à l’époque.
Une jurisprudence qui sera vite enterrée avec le régime du président, Macky Sall, qui a même dédommagé les exclus. Aujourd’hui, nombre de Sénégalais se demandent pourquoi Modou Diagne Fada, Oumar Sarr et les autres ne démissionnent pas tout bonnement de leurs partis au lieu de «mener le combat de l’intérieur».
En l’espèce, les dispositions de la Constitution pré- voient, dans son article 60, ce qui suit: «Tout député qui démissionne de son parti en cours de législature est automatiquement déchu de son mandat». Par ailleurs, dans les dispositions de l’article 5 des statuts du Pds, il est prévu que:
«L’adhésion en droit ou de fait à une formation politique nationale concurrente entraîne, ipso facto, la perte de la qualité de membre du Pds constatée souverainement par les instances du parti».

Quid du règlement intérieur de l’Assemblée nationale ?

Deux cas sont prévus concernant la perte de mandat: la déchéance ou la démission. La déchéance apparaît ainsi comme une sanction du non-respect des conditions d’exercice du mandat de député qui sont la loyauté et la fidélité vis- à-vis de son parti.

Source  ‘’Grand-Place’’

Michel DIEYE

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