Pardon Monsieur le Président, mais ceux qui sont avec vous ont fait pire que PAN !

Le 09 novembre 2008, Monsieur le Président, vous quittiez avec fracas le PDS pour créer plus tard votre propre formation politique, l’APR.

Ce jour-là, alors que je me trouvais à New York, j’ai envoyé un message à mon cousin feu le fonctionnaire international, ancien de l’UNESCO, ancien candidat à la présidentielle de 2007, Yoro Fall, pour lui demander d’aller rejoindre Macky Sall car il ira loin.

J’avais une vision claire de votre glorieux et radieux futur. À l’époque, il m’avait rabattu le caquet et m’avait envoyé paître. Plus tard, il a rejoint, par le biais de feu le Professeur Iba Der Thiam, l’équipe de l’Histoire Générale du Sénégal. Je n’avais pas tort, Monsieur le Président, car je croyais en vous si tant est que votre parcours vous prédestinait à ce que vous êtes devenu aujourd’hui par la grâce de Dieu.

Et pourtant Monsieur le Président de la République, nombreux sont vos présidents d’institution, ministres, vos directeurs généraux, vos collaborateurs proches qui, à l’époque, avaient le glaive braqué sur vous, prêts à s’en prendre à vous à la première occasion.

Si, Monsieur le Président, vous êtes en mesure de pardonner à vos pires ennemis d’hier jusqu’à en faire de proches collaborateurs, qu’est-ce qui vous empêche de faire preuve de cette même magnanimité en libérant Papa Alé Niang qui a joué un rôle important en tant que journaliste dans votre accession à la magistrature suprême ?

Il vous a invité à maintes reprises sur ses plateaux à la 2STV au moment où la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS) de l’époque vous fermait toutes ses portes. Et pire, traquait même vos proches. Un de vos fidèles de la première heure, ministre-conseiller à la Présidence, agent de la RTS ne me démentira pas. A tel point que vous aviez même menacé de représailles celui qui était aux manettes lors de l’élection présidentielle de 2012.

Mais votre générosité légendaire vous a poussé à faire de lui « votre ambassadeur » en Gambie et aux USA et plus tard « votre actuel Président du CNRA ». Si vous aviez pu passer l’éponge sur les manquements de cet homme qui a traversé tous les régimes, ne devriez-vous pas en faire autant pour « libérer PAN » ?

Monsieur le Président, si toutes les personnes qui avaient raconté au Président Abdoulaye Wade toutes les histoires « inventées », «falsifiées », « sordides » et « inimaginables » sur votre lignée jusqu’au plus lointain de vos aïeux sont devenus vos plus grands laudateurs et défenseurs durant votre magistère, ne pourriez-vous pas faire preuve de ce même état d’esprit de dépassement pour « libérer PAN » ?

Monsieur le Président, d’anciens membres de la Génération du Concret de Karim Wade – ils se reconnaîtront entre ces lignes et vous les reconnaîtrez – avaient dit sur vous à l’époque, des choses autrement plus graves que ce qui est reproché à PAN et qui lui vaut aujourd’hui son incarcération.

Monsieur le Président, un de vos Ministres, aujourd’hui ambassadeur du Sénégal à l’UNESCO, avait juré dans ses tribunes hebdomadaires du Mardi, animées à partir du Canada que « Macky Sall est incapable de diriger un poulailler ». Pourtant, votre bilan en termes de réalisations pour un Sénégal qui marche vers l’émergence le contredit de jour en jour.

A celui-là, vous avez fait confiance et pardonné. Ce qu’il avait dit de vous à l’époque est pire que ce qui a valu à PAN son arrestation.

Monsieur le Président, je vous ai accompagné quand, Premier ministre, vous deviez procéder aux renouvellements des structures du PDS dont vous étiez le numéro 2. Je me rappelle qu’en sortant de la salle de réunion de la Mairie de Diourbel, « la dame de fer A.T », frustrée par vos choix, vous avait jeté une chaise et abreuvé d’injures. Des propos prolongés jusque dans les radios de la place.

A votre accession au pouvoir, elle est devenue Présidente du Conseil Économique, Social et Environnemental. Délaissant le rétroviseur, vous aviez foncé sur votre objectif, et cette dame a pu bénéficier de votre générosité. Pourquoi pas PAN ?

Monsieur le Président, la liste de vos anciens bourreaux est aussi longue que celle de vos nombreuses réalisations qu’il nous sera difficile d’énumérer au risque de vous frustrer ou de réveiller de mauvais souvenirs en vous. Mais sachant votre capacité à encaisser les pires injures ou affronts et à honorer vos ennemis d’hier – une qualité hautement symbolique du dirigeant que vous êtes- nous ne doutons point qu’en lisant ces lignes, vous signerez immédiatement la fin de la détention de PAN.

Au vu du parcours de toutes ces personnes, jalonné d’un triste record de propos diffamatoires, calomnieux, teintés d’ingratitude à votre endroit du temps de WADE et qui sont aujourd’hui avec vous, plus par opportunisme que par conviction, dans les arcanes du pouvoir, avec des postes de responsabilités et des privilèges infinis, nous osons espérer la même mansuétude pour PAN afin qu’il recouvre la liberté avant qu’il ne soit trop tard, vu son état de santé dégradé

Vos réalisations à la tête du Sénégal ne doivent pas être ternies par l’image d’un journaliste incarcéré et dans le pire des cas, mort en prison. PAN ne mérite pas cela, venant de vous, Monsieur le Président de la République.

 

Vous, excellence, qui clamiez qu’il n’y pas de journaliste emprisonné dans votre pays. Faites donc en sorte qu’il en soit toujours ainsi.

 

Abibou Mbaye Journaliste à la RTS, au Frigo.

Délégué du personnel, Syndicaliste, Chargé des revendications

Synpics-RTS, Membre du BEN du Synpics National, Membre de la

CAP

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